Lundi 10 juin 2024 est un jour qui marquera l’histoire de la gestion par le Maroc de ses ressources hydriques. C’est ce jour que le prince héritier Moulay El Hassan a donné le coup d’envoi des travaux de réalisation de la station de dessalement de l’eau de mer de Casablanca, située à Lamharza Essahel (El Jadida) et appelée à être la plus grande du genre à l’échelle africaine. Une station dont l’exécution a fait l’objet de nombre de doutes, à la faveur d’effets d’annonces et d’informations contradictoires émanant du gouvernement. Cette fois, c’est la bonne.
A terme, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du mardi 11 juin, la capacité annuelle de production de cette station sera de 300 millions de mètres cubes. L’eau dessalée bénéficiera à une population de 7,5 millions d’habitants. «Ce mégaprojet intervient, rappelons-le, dans un contexte marqué par un déficit pluviométrique notable et une très forte pression sur les ressources hydriques conventionnelles dans les différentes régions du Royaume», lit-on.
La station sera réalisée en deux tranches sur un terrain de 50 hectares. Elle nécessitera un investissement global de 6,5 milliards de dirhams, mobilisé grâce à un partenariat public-privé (PPP). Pour la première tranche, sa mise en service est programmée pour fin 2026.
«A cette échéance, la station doit atteindre une capacité de 548.000 m3 d’eau traitée par jour (soit 200 millions de m3 par an). Cette importante capacité sera extensible, dans une deuxième phase (prévue pour la mi-2028) à 822.000 mètres cubes par jour. Soit une capacité globale de 100 millions de m3 supplémentaires par an, dont 50 millions à usage agricole», précise L’Economiste.
Concrètement, ce projet d’envergure de nouvelle génération porte sur la réalisation d’une unité de dessalement de l’eau de mer par osmose inverse et la mise en place d’un système de transport de l’eau potable produite comprenant trois stations de pompage, trois réservoirs de stockage et un réseau de distribution de près de 130 kilomètres de conduites d’adduction. Le système de transport d’eau potable nécessitera une enveloppe de 3 milliards de dirhams financés par des fonds publics.
Avec un coût de production d’eau potable estimé à 4,48 dirhams/m3, la future station sera alimentée à 100% par de l’énergie renouvelable et sa gestion sera entièrement automatisée.