Le gouvernement ouvre des crédits supplémentaires pour couvrir les charges relatives aux produits subventionnés. La décision est prise par décret, déjà adopté et qui sera publié incessamment au Bulletin officiel. Le chef du gouvernement en a informé les présidents des deux chambres du Parlement, mardi 14 juin, rapporte le quotidien L’Economiste dans son édition du jeudi 16 juin.
Le ministre en charge du Budget, Fouzi Lakjaâ explique un tel recours «par les pressions exercées sur le budget au cours des cinq premiers mois de l’année en cours. En cause, les effets de la reprise économique post-Covid et les répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine ». Les 16 milliards de dirhams prévus initialement dans la loi de finances ont par conséquent été consommés à 96%.
A elle seule, la subvention du gaz butane a consommé pour 9,7 milliards de dirhams. A cela s’ajoute le blé importé (3,2 milliards de dirhams) et le sucre raffiné (1,4 milliard de dirhams) pour ne retenir que ces trois principaux postes.
Ces charges sont aggravées par la hausse des prix du fret des marchandises «qui ont enregistré des niveaux record», explique le quotidien. Le gouvernement a donc décidé de réagir pour alléger l’impact des hausses des prix à la consommation sur le pouvoir d’achat des citoyens. Ceci, tout en gardant le cap sur les efforts de développement et les grands projets, en tête desquels la généralisation de la protection sociale ainsi que la réforme des secteurs de la santé et de l’éducation.
A la fin de l’année, les charges de compensation devront atteindre 32,8 milliards de dirhams. Le gaz butane devra monopoliser entre 21,5 et 23 milliards de dirhams. La subvention du blé tendre importé coûtera, elle, 6 milliards de dirhams. Le sucre brut importé sera compensé à hauteur de 970 millions de dirhams.
Ces dépenses nouvelles ne figurent pas dans la loi de finances. Pour le ministre de tutelle, il n’y aura cependant pas de recours à une loi des finances rectificative». «Les équilibres financiers seront préservés», a-t-il promis.
Le gouvernement table en cela sur la dynamique enregistrée au niveau des ressources qui permettra de «couvrir ces crédits supplémentaires». A titre d’exemple, et à fin mai, les recettes fiscales ont totalisé 64 milliards de dirhams (+21% par rapport à la même période l’année dernière). Les recettes douanières sont estimées à 39 milliards de dirhams (+18%). A cela s’ajoutent les revenus des établissements publics qui ont enregistré un bond de 94% pour s’établir à 3,7 milliards de dirhams.