C’est parti pour la décompensation du sucre. C’est ce que nous annonce “L’Economiste” dans son édition du 10 novembre. La fin de la subvention de ce produit de première nécessité sera effectuée de manière graduelle à raison de 0,15 DH/Kg de sucre sur dix-huit mois.
Pour les caisses de l’Etat, l’économie escomptée est de l’ordre de 2 milliards de dirhams. Une recette qui sera affectée pour moitié au Fonds de cohésion sociale, alors que le reste ira financer les infrastructures socioéconomiques.
Pour les consommateurs, l’impact ne devrait pas être ressenti. Celui-ci est estimé sur le coût de la vie, une fois le produit totalement décompensé, ne devrait pas dépasser les 100 dirhams par habitant et par an en partant du principe que chaque Marocain consomme en moyenne 36 kg de sucre chaque année. Et encore, le chiffre est à nuancer: l’industrie (sodas, confiserie, pâtisserie) absorbe le quart de la consommation, concentrée essentiellement sur le sucre granulé qui bénéficie du prix le plus bas et, de facto, le plus subventionné.
La décision de soustraire le sucre de la liste des produits à subventionner par les deniers publics intervient dans une conjoncture des plus favorables. Le sucre brut importé, qui représente 60% de la consommation, a vu ses prix chuter ces dernières années. «Ce qui a permis de dégager une plus-value de 121 millions de dirhams au titre des équivalents tarifaires», comme le note un rapport de la Caisse de compensation.
Il faut donc comprendre que l’essentiel des dépenses de subvention va au sucre, produit à partir des plantes sucrières dont la compétitivité reste à renforcer. A cela s’ajoutent les aides distribuées sous forme de soutiens aux semences et aux autres intrants.