Le groupe a reconnu dans un communiqué que la filiale locale qui appartenait alors au Français Lafarge "a remis des fonds à des tierces parties afin de trouver des arrangements avec un certain nombre de ces groupes armés, dont des tiers visés par des sanctions".
Une enquête interne "n'a pas pu établir avec certitude quels étaient les destinataires ultimes des fonds au-delà des tierces parties concernées", a ajouté LafargeHolcim.
Selon le quotidien Le Monde, qui avait révélé l'affaire en juin, ces arrangements ont notamment profité aux terroristes de Daech.
En France, le groupe cimentier est visé par une enquête préliminaire ouverte en octobre, suite à des plaintes d'ONG et du ministère de l'Economie, qui l'accusent notamment de financement du terrorisme et d'avoir enfreint les sanctions édictées par l'Union européenne contre le régime de Bachar al-Assad.La cimenterie en cause est située à Jalabiya, à 150 kilomètres au nord-est d'Alep.
Elle avait été achetée par le Français Lafarge qui, depuis, a fusionné avec le Suisse Holcim, en 2007 et mise en route en 2011.
Alors que la guerre civile prenait de l'ampleur dans le pays, "la détérioration de la situation politique en Syrie a entraîné des défis très difficiles quant à la sécurité, les activités de l'usine et les employés", a souligné LafargeHolcim.
"Cela incluait des menaces pour la sécurité des collaborateurs, ainsi que des perturbations dans les approvisionnements nécessaires pour faire fonctionner l'usine et distribuer ses produits", a précisé le groupe. "Rétrospectivement, les mesures prises pour poursuivre les activités de l'usine étaient inacceptables", a-t-il admis.
"Les responsables des opérations en Syrie semblent avoir agi d'une façon qu'ils pensaient être dans le meilleur intérêt de l'entreprise et de ses employés. Néanmoins, l'enquête révèle des erreurs de jugement significatives en contradiction avec le code de conduite alors en vigueur", selon LafargeHolcim.