Les travaux de la 1ère édition du colloque de la Grande vitesse ferroviaire au Maroc, sous le thème "la grande vitesse ferroviaire, accélérateur du développement de la mobilité et des territoires", se sont ouverts, jeudi à Tanger, avec la participation d’un parterre d’experts, institutionnels et de professionnels du domaine ferroviaire, venus de France, d’Espagne, d’Allemagne, de Corée, de Turquie, de Chine, du Japon et du Maroc.
S’exprimant à l’ouverture de cette manifestation, le ministre délégué chargé du Transport, Mohamed Najib Boulif, a souligné que le choix de Tanger pour abriter cette grand-messe n’est pas fortuit. Il est dicté par les chantiers de développement d’envergure qui y sont lancés, dont la ligne de Grande vitesse, reliant Tanger à Casablanca, et son positionnement stratégique, en tant que porte d’entrée vers l’Afrique et l’Europe, notant que cet évènement se veut une plateforme d’échange d’idées, d’expériences et de bonnes pratiques autour de la grande vitesse ferroviaire.
Dans ce contexte, le ministre a affirmé que le Maroc, durant ces dernières années, a adopté une politique volontariste visant à développer des plans sectoriels dans différents domaines, dont l’agriculture et l’industrie, et s’est ainsi lancé dans le chantier de la ligne à grande vitesse (LGV), pour être ainsi le premier pays arabe et africain à intégrer ce nouveau mode de transport, notant que l’expérience singulière du Royaume dans ce domaine aura plusieurs impacts socio-économiques, culturels et écologiques.
Pour sa part, le directeur général de par l’Office national des chemins de fer (ONCF), Mohamed Rabie Khlie, a souligné que le thème choisi pour cette édition constitue un sujet d’actualité qui mérite désormais d’être traité en profondeur avec les partenaires du Maroc, en amont de la mise en service de la première LGV au Royaume, qui reliera Casablanca, capitale économique, à Tanger, porte de l’Europe et de l’Afrique, et pour laquelle les travaux vont bon train.
Il a ainsi assuré que les expériences diversifiées qui seront présentées lors de cette rencontre serviront de référence pour aiguiller les bonnes pratiques au service d’une mobilité durable et d’une meilleure intégration du projet de LGV dans son environnement territorial, tout en prenant en compte les attentes des institutionnels, des acteurs économiques et des usagers.
De son côté, le président du directoire de la Société nationale des chemins de fer française (SNCF), Guillaume Pepy a souligné, dans une allocution lue en son nom, que le réseau ferroviaire grande vitesse de la France vise à assurer une mobilité rapide, un facteur essentiel pour le développement économique des territoires, et à contribuer au développement durable, en offrant une alternative compétitive aux déplacements automobiles.
Pour le cas du Maroc, le responsable a précisé que le projet de LGV Tanger-Casablanca est aujourd’hui dans sa phase terminale, dans la mesure où les travaux de génie civil se terminent et près de 30 km de voie sont posés et les essais des rames à grande vitesse sur ligne classique ont débuté depuis quatre mois, notant que ce colloque constitue une occasion pour exposer les témoignages d’acteurs de la grande vitesse du monde entier et présenter des résultats concrets, à même d’identifier les conditions dans lesquelles la grande vitesse marocaine va accélérer le développement des territoires entre Tanger et Casablanca.
"La grande vitesse ne fait pas de miracle. Sans volonté politique, les retombées peuvent être faibles ou décevantes", a-t-il mis en garde, notant que cette manifestation ambitionne de mobiliser les autorités locales et les instances élues autour de ce chantier.
Quant au directeur général de l’Union internationale des chemins de fer (UIC), Jean Pierre Loubinoux, il a fait savoir que la grande vitesse se développe dans le monde avec environ 40.000 km en exploitation et des projets de développement importants, notant que le secteur des transports va générer des investissements de l’ordre de 11 milliards de dollars dans les vingt années à venir, dont 40 pc dédiés aux chemins de fer, avec une douzaine de projets de grande vitesse en Europe, Russie, Amérique latine, au Japon, et en Chine.
Le responsable s’est dit impressionné par le développement socio-économique que connait la ville de Tanger, avec le lancement de projets d’envergure, dont la LGV, qui fait ériger le Royaume en un hub africain et arabe dans ce domaine, notant que ce projet ambitieux aura plusieurs impacts socio-économiques et culturels, notamment le renforcement de la compétitivité du Complexe portuaire Tanger Med, la promotion de l’essor des pôles urbain, le développement du secteur ferroviaire et de la mobilité et la consolidation de la sécurité ferroviaire.
Le Maroc, un pays pionnier au niveau mondial dans le domaine des énergies renouvelables, est appelé à tirer profit de la LGV pour renforcer encore sa position de leader en matière d’efficacité énergétique et de préservation de l’environnement, surtout qu’il s’apprête à abriter la COP22, durant laquelle il sera en mesure de réaffirmer son engagement en faveur de l’atténuation des effets des changements climatiques, à travers ses projets novateurs, a-t-il indiqué.
Cette rencontre, organisée par l’ONCF et l’UIC, avec le soutien de la SNCF, sera émaillée de débats autour de plusieurs sujets, dont les principales caractéristiques des systèmes ferroviaires à grande vitesse à travers un tour du monde, les implications de la grande vitesse dans la structuration du territoire, la description de la grande vitesse marocaine en phase de concrétisation.
Au programme de cette rencontre figure l’organisation de panels sur "la grande vitesse dans le monde", "l’impact de la grande vitesse sur le développement de la mobilité et des territoires: retour d’expériences", "la stratégie ferroviaire et la grande vitesse au Maroc", "les attentes des institutionnels, des acteurs économiques et des usagers".
La deuxième journée de cette rencontre sera ponctuée d’une visite de l’atelier de maintenance des Trains à Grande Vitesse et du chantier de la liaison à grande vitesse Tanger-Casablanca.