La réduction de l’empreinte carbone, la démocratisation de l’efficacité énergétique, la croissance durable et verte engendrent un coût financier pour les entreprises. Pour le pallier, un nouveau programme d’appui à la décarbonation a vu le jour. Lancé par le ministère de l’Industrie en collaboration avec Maroc PME et l’AMEE (Agence marocaine pour l’efficacité énergétique), ce programme baptisé “Tatwir” est destiné aux TPE et PME industrielles, indique l’hebdomadaire La Vie Éco.
Parmi ses principaux objectifs, le soutien à l’investissement, l’appui à l’innovation et à la créativité et le conseil et l’expertise pour la transformation verte des TPME industrielles. Dans le détail, quatre types d’offres sont proposées: cela va de l’accompagnement à la réalisation, dont une prime d’investissement de 30% pour l’appui au financement des équipements industriels.
Le programme propose également une aide remboursable de 5% du projet d’investissement pour contribuer au financement des besoins en fonds de roulement des projets d’amorçage dans de nouvelles filières industrielles vertes. “Tatwir” offre aussi une prise en charge allant jusqu’à 50% des dépenses engagées en matière d’innovation et de développement des produits, ainsi qu’une une prise en charge allant jusqu’à 80% pour les PME et 90% pour les TPE au titre des actions de conseil et d’expertise technique.
D’après l’hebdomadaire, le programme s’inscrit dans le cadre de l’engagement pris par le Maroc en vue de se tourner vers une stratégie “visant une transition énergétique basée sur les énergies renouvelables”. Cette transition devrait permettre aux entreprises exportatrices d’être plus compétitives sur les marchés internationaux.
“L’Union Européenne, par exemple, impose des règles strictes en matière de décarbonation. Du coup, les entreprises européennes importatrices exigent de leurs fournisseurs des actions concrètes en la matière. Dans le secteur textile, certaines grandes marques n’hésitent pas à faire passer des audits énergétiques dans le but d’éliminer de la liste des exportateurs ceux qui ne répondent pas aux nouvelles règles”, explique Smaïl Aboulam, directeur du cabinet Sadura et expert en économie circulaire et développement durable dans les colonnes de La Vie Éco.
Dans ce sens, les entreprises dépendant de l’export se trouvent obligées de se tourner vers cette transition énergétique. Selon Smail Aboulam, l’étiquette green permet non seulement la réduction du coût de production et de dépendance à l’énergie fossile, mais également de fidéliser les clients et de pénétrer d’autres marchés.
“Alors qu’elles jugeaient cet investissement vert comme un luxe, elles le considèrent actuellement comme le cœur du métier, au même titre que leur activité principale, compte tenu des multiples bienfaits qu’il procure,” conclut Smail Aboulam.