A moins d’un subit rebondissement, le Conseil de Bank Al-Maghrib, qui tient aujourd’hui sa troisième réunion trimestrielle de l’année, ne touchera probablement pas au taux directeur. C’est en partie le pronostic que fait L’Economiste dans son édition de ce mardi 27 septembre. Ainsi, le journal constate que la baisse de 0,75 point du taux à 2,25%, au cours des deux dernières années, n’a pas totalement eu l’effet escompté sur la demande et la relance du crédit. La progression de l'encours des crédits ne devrait d’ailleurs pas dépasser les 3% en 2016. Pour renverser cette tendance, L’Economiste préconise de «régler le problème des délais de paiement qui sont plus dans un raisonnement de survie que de croissance, ce qui se ressent sur l'investissement».
Justement, le crédit interentreprises culminait à plus de 380 milliards de DH à fin 2015. D’où la proposition d’un banquier de la place, sondé par le quotidien économique, de «réinjecter au moins le quart de ces créances dans les trésoreries des entreprises chaque année, pour relancer de manière forte l'activité». Les principaux acteurs du système bancaire (BAM, GPBM et CGEM) ont soumis au gouvernement un mémorandum incluant les mesures pour endiguer le mal des délais de paiement. Mais force est de constater que «le gouvernement n'a pas donné de suite aux propositions».
Parallèlement à ses efforts pour soutenir l’activité économique, BAM exhorte l’Exécutif à aller plus loin dans les réformes. C’est notamment le cas pour la décompensation du sucre et du gaz butane, qui a été abandonnée. Même constat pour la mise en œuvre de la réforme fiscale.
Les ajustements de BAM se feront désormais sur la bases de la politique économique et budgétaire du futur gouvernement. BAM agira donc selon que le prochain gouvernement poursuive ou non la réforme des subventions. Cela risque d’avoir un impact direct sur l'inflation. Inflation sur laquelle BAM base ses prévisions et impacte le choix dans la politique monétaire. Pour l’heure, aucune inquiétude à avoir puisque cet indicateur reste à un niveau convenable de 1,6% à fin août.Il parait, dans ces conditions, évident pour les professionnels qu’il n’y aura pas de baisse du taux mais ils sont dans l’expectative quant aux modalités de transition vers le régime de change flexible.