L'état-major de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a reçu, vendredi après-midi à Casablanca, un invité de marque, en l'occurrence Moulay Hafid Elalamy, ministre du Commerce et de l'industrie. A l'ordre du jour, la présentation par le patronat, des grandes lignes des résultats de son étude, très attendue, sur la compétitivité des entreprises marocaines. Précision de taille : La CGEM a partagé le contenu de cette enquête volumineuse, vendredi matin, avec la presse. Selon des sources au sein de la CGEM, le ministre de l'Industrie a eu droit à la même présentation faite aux médias. Et de préciser que, Elalamy a eu, suite à cette présentation, un entretien en tête-à-tête avec Miriem Bensalah. Par contre, aucune information n'a filtré quant à l'objet de cet échange.
A la question de savoir si le ministre du Commerce et ancien patron de la CGEM n'aurait pas apprécié le fait que Miriem Bensalah ait rendu public le contenu de l'étude sur la compétitivité à la veille de sa présentation, mardi prochain, à Casablanca, devant le roi du plan d'émergence industrielle, les avis sont partagés. Dans l'entourage de Moulay Hafid Elalamy, on fait part du mécontentement du ministre. Des proches de la présidente de la CGEM avancent, pour leur part, que le fait que la date de présentation de l'étude de la compétitivité coincide avec celle de l'annonce du plan d'émergence devant le souverain par le ministre de l'Industrie est le fruit du hasard et qu'il n'y a pas lieu de faire des interprétations à ce sujet sans livrer plus de détails.
- _cgem_-_presentation_de_letude_pour_la_mise_en_place_dun_modele_de_partenariat_gepme-pmi_gagnant-gagnant_et_perenne.pdf
Pour rappel, cette enquête de plus de 700 pages comporte une grosse partie réservée au secteur industriel. Ses auteurs relèvent plusieurs freins et anomalies grevant la compétitivité du tissu économique et industriel marocain. Sur un ensemble de 100 mesures identifiées pour améliorer la compétitivité des entreprises nationales, 29 ont été retenues comme prioritaires. Parmi les mesures urgentes, l’encouragement à l’émergence de "champions régionaux", à l’échelle de l’Afrique ou encore le renforcement du rôle de la commande publique comme levier de développement des entreprises nationales.
La CGEM préconise de consolider l'investissement dans des solutions d'efficacité énergétique, afin de réduire les coûts de l'énergie pour les entreprises, de renforcer l’implication du secteur privé en amont des politiques publiques, et de poursuivre l’effort de dialogue social avec les partenaires sociaux de l’entreprise. Il s'agit également d'améliorer l’accès au financement bancaire, notamment pour les PME et les PMI, ainsi que de renforcer la notoriété et l’attractivité du label "made in Morocco". Pour la CGEM, il est urgent de baser la croissance du pays sur une industrie solide, portée par le tissu des PME et pas seulement orientée vers les exportations.