Le Programme de développement des réseaux de transport d’électricité et d’électrification rurale, initialement prévu entre 2020 et 2024, a été prolongé de deux ans supplémentaires. C’est ce qu’indique L’Economiste dans son édition du mercredi 29 janvier, précisant que ce retard, en partie imputable à la pandémie de Covid-19, a été aggravé par d’autres facteurs, selon la Banque africaine de développement (BAD).
Des obstacles tels que la crise du transport maritime liée à la guerre russo-ukrainienne, les oppositions à la construction, ainsi que des difficultés liées aux formalités douanières et à l’exécution des lettres de crédit, ont ralenti l’avancement du programme, selon le rapport d’évaluation de la BAD.
Ce rapport, publié récemment, fait suite à une mission effectuée au Maroc du 2 au 6 décembre 2024. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ont entraîné des retards dans la livraison du matériel nécessaire aux travaux. De plus, des oppositions locales imprévues concernant le passage des lignes électriques ont obligé à recourir à des démarches juridiques.
Concernant la composante transport d’électricité du programme, huit marchés ont été attribués, dont six pour la construction de lignes à haute tension (225 kV et 400 kV) et deux pour des postes électriques (400 kV et 225 kV), financés par la BAD. Les travaux relatifs à ces lots sont en cours. Cependant, l’appel d’offres pour la ligne 225 kV «Laawamar Oulad Haddou» en double terne, d’une longueur d’environ 32 km, devra être relancé.
Ce marché a été annulé après le retrait du groupement Cegelec/Medicable, initialement retenu. Par ailleurs, cinq lots attribués à l’entreprise Larsen & Toubro ont rencontré d’importantes difficultés. Un plan d’action a toutefois été mis en place récemment pour accélérer l’exécution des commandes de matériel et garantir la continuité des travaux.
Le Programme de développement des réseaux de transport d’électricité et d’électrification rurale vise à renforcer la sécurité et l’efficacité de la fourniture d’énergie dans une perspective de développement durable. Son coût total est estimé à 352,33 millions d’euros. Suite à sa prolongation, il devrait être achevé d’ici le 31 décembre 2026.
Ce programme poursuit plusieurs objectifs spécifiques: augmenter la capacité de transit du réseau national de transport d’électricité pour améliorer la sécurité et la performance du système électrique, intégrer la production d’énergie supplémentaire issue des sources renouvelables (solaire et éolien) en développement, et faciliter son acheminement vers les zones de consommation. Il ambitionne également d’accroître la part des énergies propres dans le mix énergétique national, de réduire l’impact de la production électrique sur le changement climatique, et de garantir un accès généralisé à l’énergie dans les zones rurales, en électrifiant 720 villages et en raccordant 16.250 foyers dans 248 communes réparties sur 49 provinces.
Malgré ces défis, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a réussi à construire 466 km de lignes 400 kV. Parmi celles-ci, figurent 97 km en double terne entre Chemaia et Sidi Bennour, inaugurés fin décembre, et 136 km reliant le Poste El Ouali, situé dans la région de Fès-Meknès, au futur complexe solaire Noor Midelt. Cela représente plus de la moitié de l’objectif fixé dans le cadre du programme, qui est de 881 km. Cependant, des efforts supplémentaires sont nécessaires, notamment pour la construction des lignes 225 kV, le renforcement des postes 400/225 kV et la création de nouveaux postes 225/60 kV.
En attendant, la part des énergies renouvelables dans la capacité installée du Royaume a atteint 39,43%. La capacité de transit du réseau a été augmentée à 119,05%, l’énergie nette appelée à 44,10%, et le taux d’électrification du Royaume s’élève désormais à 66,67%.