Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a frôlé les 140 dollars dimanche vers 23h00 GMT, proche de son record absolu de 147,50 dollars atteint en juillet 2008.
Les cours de l'or noir sont ensuite redescendus, avant de progresser à un rythme échevelé: après 06h20 GMT le baril de WTI américain bondissait de 9,04% à 126,14 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord s'envolait de 10,12% à 130,06 dollars.
Face à l'aggravation de la guerre en Ukraine, des sanctions directes contre les exportations d'hydrocarbures de Moscou ne sont plus un concept tabou.
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Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a ainsi déclaré dimanche que les Etats-Unis et l'Union européenne discutaient «très activement» de la possibilité d'interdire les importations de pétrole russe.
Les Européens sont toutefois plus prudents, certains Etats de la région comme l'Allemagne dépendant étroitement du pétrole et du gaz russes.
Mais même si l'or noir de Moscou n'est pas directement sanctionné pour l'instant en théorie, il ne trouve déjà quasiment plus preneur, ce qui perturbe sérieusement l'offre mondiale.
«A moins d'une fin des hostilités, il n'y a pas grand-chose à l'horizon pour ralentir» la montée des cours du pétrole, selon une note de la National Australia Bank publiée ce lundi.
L'euro chuteUn troisième round de négociations entre l'Ukraine et la Russie est prévu ce lundi, mais les marchés ne s'attendent guère à une issue favorable après l'échec des précédents pourparlers et l'intensification de l'offensive russe.
L'armée russe a toutefois annoncé, en ce même lundi, en amont de ces nouvelles discussions, l'ouverture de plusieurs couloirs humanitaires et l'instauration de cessez-le-feu locaux pour évacuer des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à de violents combats.
Une escalade du conflit en Ukraine aurait des conséquences économiques «dévastatrices» au niveau mondial, a prévenu samedi dernier, 5 mars 2022, le Fonds monétaire international (FMI).
Outre le conflit lui-même, les sanctions imposées à la Russie «auront aussi un impact substantiel sur l'économie mondiale et les marchés financiers, avec des effets collatéraux pour d'autres pays», selon le FMI.
Les investisseurs se ruaient sur l'or, valeur refuge par excellence, qui a dépassé les 2.000 dollars l'once dans les échanges asiatiques lundi matin, une première depuis août 2020. L'once était revenue à quelque 1.983 dollars vers 06h40 GMT.
A l'inverse, les marchés d'actions buvaient la tasse: à la Bourse de Tokyo l'indice vedette Nikkei a clôturé en baisse de 2,94% à 25.221,41 points, son plus bas niveau depuis novembre 2020.
Tous les secteurs d'activité sur le Nikkei ont été laminés, à l'exception, sans surprise, de l'énergie.
Les pertes à la Bourse de Hong Kong étaient encore pires, son indice Hang Seng lâchant environ 3,5% vers 06h30 GMT. En Chine continentale, Shanghai et Shenzhen perdaient plus de 2%.
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Sur le marché des devises, l'euro se repliait fortement face au dollar, tombant à 1,0880 dollar vers 06h30 GMT contre 1,0928 dollar vendredi.
La monnaie européenne chutait aussi face au yen, à raison d'un euro pour 125,08 yens contre 125,48 yens vendredi à 21h00 GMT.
Le dollar progressait par rapport au yen, à raison d'un dollar pour 114,96 yens contre 114,82 yens en fin de semaine dernière.