Le déficit commercial s’aggrave. Selon les dernières indications fournies par le gouvernement, il s'élève à 28 milliards de dirhams, soit 14,1 points du PIB. En dix ans, le déficit commercial a été multiplié par trois. Force est de constater que depuis son arrivée aux commandes, le gouvernement Benkirane n’arrive toujours pas à trouver la recette pour le contenir à des niveaux acceptables. Compte tenu de l’urgence de la situation, l’Exécutif s’est mis au boulot en concoctant un programme étalé sur la période 2014-2016. "Après plusieurs mois de gestation, le fameux plan d’urgence du commerce extérieur vient d’être bouclé", rapporte L'Economiste dans sa livraison de ce vendredi 6 juin. Ledit plan a été présenté, jeudi, par Mohamed Abbou, ministre délégué du Commerce extérieur, en conseil de gouvernement.
Une stratégie sans objectifs !
Akhbar Al Yaoum donne les grandes lignes de ce plan visant à doper les exportations marocaines. Les initiateurs de ce programme de sauvetage comptent sur l’implication de l’ensemble des intervenants à savoir l’Etat, les acteurs privés et les citoyens, fait savoir le journal. L’Economiste décrypte les 40 mesures prévues dans cette stratégie. Une stratégie qui ne contient pas des objectifs clairement définis en matière de croissance des exportations, tient à préciser le journal. Création d’une caisse de garantie pour soutenir le privé dans les appels d’offres internationaux, mise en place d’un identifiant commun pour la Douane, les Impôts et l’Office des changes, renforcement de la veille économique, regroupement des repésentations de Maroc Export et de l'Agence marocaine des investissements (AMDI) dans une même structure... telles sont les mesures mises en exergue par L’Economiste.
L'éditorialiste du quotidien économique estime que "les sauts de productivité sont à chercher tant dans les entreprises existantes que celles à créer, dans la révision de l'échafaudage fiscal, qui continue de contenir bien des bizarreries en matière d'imposition des intrants, dans la mise en place de viviers de l'innovation". L'Etat a-t-il les moyens d'appliquer ce plan d'urgence ? Connaissant les autres priorités auxquelles doit faire face le gouverement, il faut une sacrée volonté politique et un fort engagement pour mettre en oeuvre les 40 mesures prévues dans cette stratégie.