La production des abattoirs du Grand Casablanca est de l’ordre de 24 tonnes par jour alors que la consommation de la ville est d’environ 100 tonnes. D’où provient le reste ? C’est la question que soulèvent les grossistes affiliés à l’Union générale des entreprises et professions. Cette quantité restante provient de l’abattage clandestin et de l’extérieur de la ville, déplorent-ils. C’est pourquoi ils comptent observer un sit-in, mardi 30 décembre aux abattoirs de Casablanca, et un autre devant le siège du Conseil de la ville le 6 janvier. Selon les grossistes, 70% des besoins du Grand Casablanca proviennent de l’informel, si l’on excepte les quantités commercialisées dans les grandes surfaces. Le phénomène a pris de l’ampleur. Car la consommation des ménages casablancais augmente, mais la production des abattoirs n’accompagne pas cette augmentation de la demande.
Les grossistes lésés par ce problème parlent même «d’abattoirs clandestins» et non pas seulement «d’abattage clandestin». Ils pointent du doigt des locaux aménagés à Hay Hassani, à Aïn Chock, à Sidi Bernoussi, à Sidi Othmane et surtout à Derb Ghallef. Les «abattoirs informels» de Derb Ghallef produiraient, à eux seuls, une quantité estimée par ces professionnels à quelque 20 tonnes de viandes rouges par jour. Autant que les abattoirs légaux de la métropole.
"Où sont les équipes de contrôle?", s'interrogent les professionnels. Une seule commission pour toute la métropole est chargé du contrôle du secteur. Les chevillards avaient proposé la mise en place de commissions au niveau de chaque préfecture de la wilaya du Grand Casablanca. Cette doléance est restée inscrite dans le cahier revendicatif des professionnels, mais n'a pas été mise en oeuvre. Autre problème, les viandes rouges qui proviennent de l’abattage clandestin ou de l’extérieur de la ville sont transportées sans respect des règles d’hygiène. Ce qui multiplie les dangers que représente la consommation de ces viandes pour les consommateurs.
Les abattoirs de l'avenue du 10 Mars à Sidi Othman, qui s'étendent sur une superficie d’environ 9 hectares, sont pourtant dotés de matériel moderne et de circuits d’abattage qui respectent les normes d'hygiène. Opérationnels depuis 2002, ces abattoirs sont équipés d’outils et de matériels les plus modernes, avec une capacité de production qui s’élève à près de 80.000 tonnes, soit l’équivalent de 75.000 bovins et ovins et près de 5.000 porcins et équidés. Une capacité toujours insuffisante, celà dit, pour assurer la consommation de la métropole.