«Avec ces nouvelles mesures, nous sommes passés du réfrigérateur au congélateur». C’est dans ces termes que Mohamed Haitami, président de l’association régionale des agences de voyages, qualifie la situation actuelle du tourisme, après la décision des autorités de verrouiller les frontières du Royaume pendant deux semaines.
«C’était une grande surprise pour nous car nous comptions beaucoup sur les touristes de croisière en cette fin d’année. L’Etat sait ce qu’il fait et on y peut rien», ajoute ce professionnel du tourisme qui s’inquiète pour le sort de 115 agences de voyages dans la région.
Ali Kadiri, lui, est président de l’Association régionale de l’industrie hôtelière. Il parle de décisions incompréhensibles, de manque de vision et de multiples sources de démotivation pour les professionnels du tourisme. «Où sont les aides promises au secteur? Où est passé le contrat-programme signé en 2020?», s’insurge cet hôtelier pour lequel, actuellement, il n’est plus seulement question de préserver les emplois, mais l’outil de travail, soit les établissements hôteliers.
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«C’est la cata!», commente pour sa part Mustapha Elbrouji, président du Club des voyagistes du Nord. «Nous nous sommes retrouvés à faire du social entre ceux de nos clients qui ont écourté leur voyage pour rentrer, et ceux dont on doit préparer le rapatriement», se désole-t-il, ajoutant qu’il sera obligé de travailler ce week-end.
Aux hôtels, aux agences de voyages, il faudra ajouter le triste sort qui est celui des guides touristiques et de l'ensemble de la chaîne de valeur (bazars, restaurants, commerces, transport, etc.) dont les opérateurs trinquent déjà.