Lors de son allocution en marge des troisièmes Assises de la fiscalité, qui se tiennent les 3 et 4 mai à Skhirat, le Commissaire européen aux affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, s’est félicité du retour en force des relations entre le Maroc et l’Union européenne, mettant fin aux malentendus qui ont obscurci les relations entre les deux parties ces dernières années.
«Nous avons travaillé intensément avec le ministère de l’Economie et des Finances et avons réussi à éviter que le Maroc figure sur la liste noire des paradis fiscaux», a affirmé Pierre Moscovici.
«Nous avons convenu d’une relance de notre dialogue économique qui doit se tenir au mois de juin prochain avant la réunion du conseil d’association», a-t-il ajouté.
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Le but de l’Union européenne n’est pas de punir, mais de promouvoir en son sein et dans le monde une bonne gouvernance fiscale, précise Moscovici.
Mars 2019, le Maroc a échappé à une rétrogradation de la liste grise à la liste noire des paradis fiscaux de l’Union européenne. Moscovici explique que la Commission européenne a pris note des réformes menées pour éliminer toute contradiction entre les normes de la fiscalité internationale et le système fiscal marocain, notamment l’abolition de régimes fiscaux dommageables que sont les coordinations des banques off shore et les holdings off shore.
D’autres chantiers sont ouverts à la discussion entre le Maroc et l’Union européenne, relève le commissaire européen. Il s’agit essentiellement de la ratification avant fin 2019 de l’assistance administrative mutuelle en matière fiscale. Le Maroc serait également engagé à corriger trois régimes fiscaux préférentiels, à savoir ceux des zones franches d'exportation, des entreprises exportatrices et celui de Casablanca finance City.
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Le commissaire européen s’est longuement arrêté sur les progrès réalisés par l’UE en matière de justice et d’équité fiscale: «nous sommes en train de vivre une étape de changement de paradigme à l’international. La lutte contre l’évasion fiscale et la fraude est devenue la grande cause à l’international. La partie fiscale est la plus consistante de toutes les réunions du G20. Depuis 2014, les pays membres de l’UE ont adopté à l’unanimité 14 propositions de directives de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale», note Moscovici.