Le tourisme est un des secteurs les plus impactés par la crise sanitaire. Avec la fermeture des frontières et la suspension du trafic aérien, de nombreux opérateurs se retrouvent dans le rouge, dont ceux du secteur du transport touristique.
Dépendant à 100% de l’afflux des touristes étrangers, l’activité est totalement à l’arrêt depuis le début du mois de mars, souligne Redouane Lafhal, secrétaire général de la Fédération du transport touristique pour la région de Casablanca-Settat.
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Aujourd’hui, les professionnels du secteur se trouvent face à deux problématiques majeures: d’un côté, le paiement des mensualités pour le financement des parcs de véhicules, et de l’autre, le paiement des contrats d’assurance.
En effet, pour financer leurs parcs, notamment l’achat de cars touristiques, qui représente un investissement lourd (environs 3.000.000 de dirhams), les sociétés de transport touristique ont recours aux formules de leasing.
«Chaque société de transport touristique possède plusieurs contrats, entre 10 et 30, auprès des organismes de leasing. Nous avons été surpris de recevoir des courriers avec un recalcul de nos mensualités, expliquant que nous étions exonérés des pénalités de report, mais pas des intérêts. Nos mensualités ont donc été reportées mais leur montant a été augmenté», explique Redouane Lafhal.
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Du côté des assurances, les professionnels sont dans l’incapacité d’annuler ou de suspendre leurs polices d’assurance bien que l’ensemble des véhicules soit à l’arrêt, annulant de fait les risques de sinistres.
«Pour suspendre les assurances, nous devons avoir l’accord des organismes de leasing, mais aucune structure ne nous donnera ce document. Cela fait plus de deux mois que nous n’avons aucune rentrée d’argent. Je ne sais pas comment nous allons pouvoir payer tout cela, sachant que l’activité ne redémarrera pas avant six mois, un an, au minimum», explique Redouane Lafhal.
Pour le secrétaire général de la Fédération du transport touristique pour la région de Casablanca-Settat, l’Etat et le Comité de veille économique doivent leur venir en aide sur ces deux dossiers, et revoir la période de report de leurs charges.
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Selon la fédération, 1.700 à 1.800 entreprises opèrent sur le marché, et le secteur génère entre onze et douze mille emplois directs.
Les professionnels du secteur restent perplexes quant à la reprise de leur activité. L’ouverture des frontières et le retour des touristes restent en proie à l’incertitude.
Ils estiment qu’une réelle reprise de l’activité nécessitera au minimum un an, et en appellent au soutien financier de l’Etat.