L'Algérie est secouée depuis le 22 février par un puissant mouvement de contestation qui a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril, après 20 ans à la tête de l'Etat, et se poursuit avec des manifestations chaque mardi et vendredi, en réclamant le départ de l'ensemble du "système".
Dimanche, c'est un projet de loi sur les hydrocarbures, dans un pays riche en pétrole, qui a fait descendre des citoyens algériens dans la rue.
"Traîtres, vous avez vendu le pays", "la loi sur les hydrocarbures à la poubelle", "le peuple refuse cette loi", ont scandé les manifestants, regroupés non loin de la chambre basse du Parlement, dont les accès ont été bloqués par des fourgons de police et des policiers antiémeutes.
Le contenu de ce projet de loi est vivement discuté depuis plusieurs semaines, même s'il n'a jusque-là fait l'objet d'aucune publication officielle.
La semaine dernière, le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, cité par l'agence officielle APS, avait évoqué des discussions avec des "grandes compagnies". Lors de ces échanges, "nous avons pu relever deux aspects à améliorer dans l'actuelle loi sur les hydrocarbures", avait-il ajouté, sans autres détails.
L'Algérie produit 1,2 million de barils par jour. Les hydrocarbures représentent plus de 95% de ses recettes extérieures et contribuent pour 60% au budget de l'Etat.
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Si cette loi "passe, alors il faudra publier le nom de tous les députés qui l'auront votée pour les juger quand le pays aura retrouvé sa souveraineté", a estimé dimanche Mohamed, la cinquantaine, sous les applaudissements de la foule.
Le cortège était composé d'hommes et femmes de tous âges, universitaires, simples employés ou chômeurs, accusant de passage en force un gouvernement chargé de gérer les affaires courantes, dans l'attente de la présidentielle de décembre.
"Nous disons aux étrangers +l'Algérie n'est pas à vendre+", "loi des hydrocarbures, loi de la honte", pouvait-on encore lire sur des pancartes.