La marque Maroc, Fouzi Zemrani observe son développement et son positionnement depuis plus de 30 ans quand il a créé son agence de voyage à Marrakech. «Une destination ne peut exister sans un tourisme en interne, autrement, les étrangers se sentiront toujours pris dans un piège à touristes», assène celui qui a d’abord présidé la fédération des agences de voyages, avant de rejoindre le bureau de la Confédération nationale du tourisme (CNT) dont il est actuellement vice-président.
Le tourisme national est un des dossiers pour lequel il porte la voix de ses confrères depuis de nombreuses années. Lucide quant aux handicaps au développement de ce marché interne, il estime que c’est d’abord une question de «pouvoir d’achat». C’est de l’augmentation de ce même pouvoir d’achat que dépendra la réussite des mesures prises pour booster ce tourisme interne, notamment celui de l’instauration du tant promis «chèque-vacances» qui devrait faire prochainement objet d’un décret conjoint des ministères du Tourisme et des Finances.
«Le mécanisme du chèque-vacances ne pourra fonctionner sans une bonification par l’entreprise d’une épargne initiale constituée par le salarié. Une bonification pour laquelle nous demandons une défiscalisation depuis 2012 déjà», explique Fouzi Zemrani. Dans la conjoncture actuelle où les entreprises ont du mal à conserver leurs emplois, ce professionnel est conscient que cette incitation sera difficile à mettre en œuvre. Ce n’est pas pour autant qu’il faut rester les bras croisés, surtout qu’il y a d’autres pistes à explorer pour le développement du tourisme national, représentant actuellement 30% de l’activité du secteur.