De l’étonnement! C’est ce qu’exprime la direction générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) face au débrayage d’une partie de son personnel, ce 22 juin, à Casablanca. La fédération des employés de la CNSS affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT) a organisé un sit-in, le 22 juin devant le siège social à Casablanca. Le mouvement se poursuivra durant 24 heures.
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Le dialogue serait-il rompu entre le top management de l’établissement et ses agents. «Nous n’avons eu connaissance de ce mouvement de grève, que le 20 juin à 10 heures», affirme-t-on auprès de la CNSS. «Il n’y a pas eu de négociation préalable ni de présentation d’un cahier de revendications», ajoute-t-on.
Rappelons que la fédération a expliqué ce débrayage par «l’épuisement de toutes les voies de négociation avec les partenaires sociaux». D’ailleurs, Abdelmajid El Khattabi, secrétaire général de la Fédération nationale des employés de la CNSS, n’a pas de manqué de rappeler durant le sit-in que «le dialogue avec la direction générale est gelé depuis une année». Il souligne également l’irrespect de certaines dispositions de la convention collective ratifiée en 2015.
Il dénonce les conditions de travail qui se sont détériorées depuis l’élargissement des prestations dispensées par la Caisse, qui justifieraient selon le lui, le ras-le-bol du personnel. Des arguments qu’avance également Nawal Arsalane, membre de la fédération des employés de la CNSS affiliée à l’UMT. Elle souligne la pression psychologique et les pathologies qui en découlent chez le personnel. «De 7.000 personnes, l’effectif est passé à 4.000», indique-t-elle.
Du côté du management de la Caisse, autre son de cloche. «Il y a eu un renforcement des effectifs notamment depuis que nous gérons le régime des indemnités pour perte d’emploi et l’élargissement de la couverture médicale aux soins dentaires», explique-t-on. Et de préciser: «nous n’effectuons pas de recrutement en fonction de chaque prestation, mais nous embauchons du personnel polyvalent».
De même source, nous apprenons qu’entre 2014 et 2016, près de 500 personnes ont été recrutées. «Dans le cadre notamment du remplacement naturel des départs à la retraite», indique-t-on.
Autre doléance martelée durant cette manifestation, c’est le statut des vacataires des polycliniques de la CNSS. «Nous sommes des infirmières vacataires. Nous avons suivi une formation pendant 6 mois et travaillons dans notre grande majorité, depuis une dizaine d’années, au sein des polycliniques, mais notre situation n’a toujours pas été régularisée», s’indigne Hayat Marchane, infirmière au sein de la polyclinique Derb Ghallef à Casablanca et secrétaire générale des contractuels des polycliniques.
Cette catégorie de personnel revendique des droits comme ceux de la couverture sociale ou encore médicale. A cette revendication, la réponse de la Caisse est sans appel. Le Dr Rédouane Frej, directeur des études médicales au sein de la CNSS déclare que: «le statut des vacataires au sein des polycliniques n’est pas irrégulier. Nous disposons de médecins, d’infirmiers, de dentistes et de quelques pharmaciens employés sous ce type de contrat», dit-il.
Il explique que ce sont des contrats de prestation qui lient ce personnel de soins à l’établissement. Patentées, ces personnes ne sont pas salariées de la Caisse. «Il n’est pas de notre ressort de leur assurer une couverture sociale ou médicale. Ils seront régis par la future réglementation portant sur la couverture sociale et médicale des travailleurs indépendants. Alors, nous appliquerons la loi», souligne-t-il.