Plusieurs modèles de chaînes d’approvisionnement digitales ont été exposés lors du panel inaugural de la cinquième conférence annuelle du guichet unique PortNet, organisée ce mercredi 10 avril à Casablanca.
Le patron de la Douane turque, Ömür Gebeş, a passé en revue l’expérience menée par son administration en matière de facilitation des échanges transfrontaliers, en s’arrêtant notamment sur les points de passage de dernière génération installés dans les frontières séparant la Turquie de la Géorgie et de l’Iran.
De son côté, Philippe Guillaumet, directeur du développement du port de Marseille-Fos (premier port de France), estime que le développement des échanges entre le Maroc et la France passe nécessairement par le développement de chaines logistiques numériques. La dématérialisation des procédures n’est pas une fin en soi, a-t-il affirmé. Mais elle permet de rendre concurrentielle la voie maritime et les lignes logistiques portuaires.Pour Philippe Guillaumet, un port intelligent (smart port) est celui qui assure un niveau élevé de transparence dans les chaînes logistiques.
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«Des frontières intelligentes pour un commerce, des voyages et des transports sans faille». Tel est le thème retenu par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) pour l’année 2019. Son représentant, Tejo Kusuma, présent ce matin à la conférence de PortNet, a mis l’accent sur l’importance de l’utilisation et du traitement de données, appelant à faire de la numérisation une priorité, tout en garantissant un minimum de cohérence entre les capacités de transport et l’évolution prévisible des flux commerciaux.«Le guichet unique est un outil important qui permet à la douane de recueillir le maximum d’informations. Encore faut-il que l’ensemble des intervenants aient atteint le même niveau de maturité», souligne Tejo Kusuma.
L’ancien vice-président de la CGEM et de sa commission logistique, Mohamed Talal, attire l’attention sur les coûts logistiques au Maroc (20% du PIB), un niveau supérieur à celui observé en Europe (entre 9 et 15% du PIB) ou encore en Asie (entre 9 et 11%), ce qui plombe la compétitivité de l’économie et de l’entreprise nationales. «Les pays asiatiques ont pris énormément d’avance. Après la route de la soie, la Chine s’apprête à lancer une nouvelle route, cette fois-ci ferroviaire, reliant l’Asie à l’Europe», met en garde le fondateur de la Voie Express. Mohamed Talal, pour qui le choix de la numérisation est inéluctable, attire l'attention sur la question de la souveraineté des Etats en lien avec la cyber-sécurité et le droit international encadrant la protection des données du commerce extérieur.