Selon Jaouad Nouhi, professeur de droit public à l'université Mohammed V de Rabat, le projet de loi rectificative, dont les grandes orientations seront adoptées incessamment en Conseil des ministres sous la présidence du roi Mohammed VI, doit être examiné en juillet par le Parlement dans «un délai de 15 jours, 8 jours pour la Chambre des représentants et 4 autres jours pour la Chambre des conseillers», avec une période additive de trois jours au cas où le texte serait renvoyé à la Chambre des députés pour une seconde lecture.
A la différence de certains députés qui demandent que la loi rectificative des finances 2020 soit examinée par le Parlement, secteur par secteur, et budget par budget, afin de lui accorder plus de temps, Jaouad Nouhi, qui n'est pas du même avis, précise que la loi n'accorde que quinze jours à cette loi pour voir le jour.
Ce texte appelle, selon lui, à relever de grands défis, d'autant que la loi de finances de 2020 avait prévu une croissance de 3,7%, le maintien du déficit budgétaire à 3,5%, le contrôle de l'inflation à 3,2% et une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux.
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Ces chiffres n'ont pas été atteints à cause du Covid-19, sachant que d'autres secteurs ont été touchés, dont le tourisme. Selon cet expert, les priorités de la loi rectificative vont aller à l'Education nationale et à la formation professionnelle.
Pour cet expert en droit public, les autres priorités porteront sur la santé, les entreprises (PME) et l'emploi. Quant au fonds spécial lié au Covid-19, il poursuivra sa mission dans le cadre de la loi rectificative.
Le financement est une autre source de préoccupation pour l'Exécutif. Face à la rareté des ressources et au grand besoin en 'investissements, le pays serait contraint de diversifier les financements, a souligné Jaouad Nouhi, avant d'exclure le recours à une hausse des impôts. En conclusion, il a appelé à «un partenariat entre les secteurs public et privé».