La réouverture de l’espace aérien, prévue le 15 juin au Maroc, a été bien accueillie par les opérateurs touristiques marocains. Mais si l’optimisme commence à pointer le bout de son nez ce n’est pas pour autant que les voyagistes crient de joie.
C’est surtout la prudence qui est au rendez-vous. "Cette réouverture des frontières nous donne une lueur d’espoir, mais cela ne va pas compenser tout le manque à gagner depuis maintenant 15 mois et cela ne permettra pas non plus de reprendre l’activité à 100%", confie Mehdi Rouissi, voyagiste, transporteur touristique et loueur de voiture.
Avant la crise, le groupe de Mehdi Rouissi était en pleine croissance. Les locaux de l'entreprise ressemblaient à une ruche, les agences grouillaient de monde et les téléphones sonnaient sans arrêt.
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Quinze mois après le début de l’épidémie de Covid-19, l'ambiance n'est plus là même. Même si l'entreprise a pu conserver la majorité de ses employés, l'activité n'a toujours pas repris malgré l'annonce de la réouverture partielle des frontières et la reprise des vols de et vers le Maroc.
Le rush au niveau des réservations se fait toujours attendre. La seule activité qui entrevoit un début de reprise, de manière graduelle, est la location de voiture. "Il y a eu une réservation importante sur les voitures de location, c’est vrai, de plus en plus de gens aujourd’hui peuvent se projeter et donc réserver leur location de voiture pour cet été. Mais sinon sur le reste des activités nous ne voyons pas encore de rush de nos clients", témoigne Rouissi.
Avec des trésoreries dans le rouge, ce professionnel fait appel à l'état pour maintenir les aides aux entreprises. "L'Etat doit continuer à accompagner le secteur comme il l'a déja fait. Et il serait donc prématuré de parler d'un arrêt des aides. Nous en avons besoin, aujourd'hui plus que jamais, et c'est dans l'intérêt de la destination et de l'industrie touristique marocaine", affirme Mehdi Rouissi.
Redoutée par les professionnels, une nouvelle vague de contamination serait un coup fatal au secteur qui, ravagé, risquerait de faire un bond de 20 ans en arrière. "Nous espérons juste que le cauchemar d'une quatrième ou cinquième vague n'aura pas lieu, que la vaccination apportera ce qu'on attend d'elle, à savoir l'immunité collective et que nos clients puissent revenir".