La décision de suspendre les vols de et vers le Maroc, pour une durée d’au moins quinze jours, a eu un impact immédiat sur les loueurs de voitures de la ville de Fès, dont une part importante de leur chiffre d’affaires est réalisée avec les touristes étrangers et les Marocains du monde, de retour au pays.
Selon Jamal, gérant d’une société de location de voiture à Fès, la décision du gouvernement a immédiatement provoqué une annulation en masse des réservations de véhicules par les touristes étrangers qui comptaient se rendre à Fès, ce qui ne manquera pas d’aggraver leurs difficultés financières.
«Nous demandons aux autorités de se pencher sur notre situation qui devient très difficile, car nous avons des engagements avec les organismes de crédit et les compagnies d’assurances que nous ne pourrons pas honorés intégralement à cause de ce nouveau coup dur pour notre activité et aux pertes que nous allons subir», a-t-il affirmé dans une déclaration pour Le360.
Même son de cloche chez Adil, propriétaire d’une agence de location de voiture, à Fès. «La décision des autorités a eu sur les opérateurs touristiques, dont les loueurs de voitures, l’effet d’un choc. Un choc qui est venu s’ajouter aux autres, nombreux, que nous avons subis depuis le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020. Notre situation financière, qui commençait à peine à s’améliorer, va de nouveau se détériorer considérablement», a-t-il déploré.
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«Nous avions réussi à trouver des arrangements avec les organismes de crédit et les compagnies d’assurances pour rembourser nos dettes, sur la base d’une hausse de notre activité durant le mois de décembre et des vacances de fin d’année. Mais la décision de suspendre les voyages a tout remis en cause. Il faut s’attendre à une recrudescence des faillites dans notre secteur», a-t-il tenu à alerter les autorités.
Youssef El Hadi, secrétaire nationale du syndicat national des loueurs de voiture au Maroc, a en effet souligné que la décision de suspendre les vols intervient «au pire des moments, celui où les opérateurs déboursent des sommes importantes pour renouveler les contrats d’assurances et les vignettes de leur flotte».
Et de conclure: «nous pensions que le taux de faillite dans notre secteur ne dépasserait pas les 30%, mais il faut désormais s’attendre à un taux de 50%. Nous demandons aux autorités de prendre les mesures nécessaires pour sauver ce qui peut encore être sauvé».
Jeudi dernier, en conférence de presse, le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, avait reconnu que le tourisme national va subir de plein fouet les retombées négatives la suspension des voyages vers et depuis le Maroc, indiquant que «dans 10 jours», la commission scientifique actualisera sa décision concernant la suspension des voyages, en fonction de l’évolution de la crise.