Les objectifs de la Vision 2020 en matière de tourisme semblent bien loin d’être atteints. Dans son édition du jour, L’Economiste affirme clairement qu'il est mission impossible d'atteindre les 20 millions de touristes, comme il est illusoire de compter faire partie des 20 plus grandes destinations mondiales d’ici 3 ans. Dans les meilleurs des cas, le Maroc affichera, cette année, le volume réalisé en 2016 (10,3 millions de touristes), avec un taux d’occupation moyen d'environ 40% et des recettes touristiques de 63,24 milliards de DH. Marrakech et Agadir concentrent, à ce propos, 60% des nuitées. Ce qui, d'ailleurs, entrave les objectifs de la vision 2020.
C’est justement le constat que fait Mohamed Sajid, ministre du Tourisme, dans les colonnes de L’Economiste. Pour lui, «cette concentration géographique ne permet pas de mettre en avant toutes les potentialités du Maroc». Il appelle ainsi à donner plus de visibilité internationale aux huit territoires créés dans le cadre de cette vision, pour les aider à accéder au statut de destination à part entière et à «intégrer la composante tourisme dans les programmes de développement régionaux en cours d’élaboration par les territoires».
Le ministre propose de réajuster la vision pour l’adapter au contexte actuel. Il a même identifié certaines pistes de relance, comme l’amélioration du taux d’occupation et du taux de fidélisation, le renforcement de la connectivité aérienne de certaines régions, l’adaptation de la gouvernance à la régionalisation avancée, la digitalisation, la promotion, le développement du capital humain…
Ces leviers ne nécessitent pas, aux dires du ministre, «de gros investissements». Mais ils ne pourront, affirme-t-il, être activés que par la concertation avec les professionnels du secteur. Le ministre et la secrétaire d’Etat au Tourisme, Lamia Boutaleb, se sont d'ailleurs entretenus avec les opérateurs de plusieurs régions, histoire de prendre le pouls du secteur et de se faire une idée précise de l’avancement des différents chantiers sur le terrain.
Suite à cette tournée, la tutelle a promis un cadre incitatif fiscal à inclure dans la loi de Finances 2018, pour encourager l’investissement et rétablir la confiance du secteur bancaire.