"Avis de tempête sur la croissance", "A peine 2,5% de croissance en 2014", la presse économique de ce vendredi 21 juin décortique en long et en large les dernières prévisions du Haut commissariat au plan (HCP) portant sur les exercices 2013 et 2014. Que disent ses prévisions ? L’économie marocaine doit réaliser une croissance de 4,6% en 2013 au lieu de 2,7% en 2012. Or, pour 2014, le HCP table sur à peine 2,5% de taux de croissance, soit le taux le plus bas de ces six dernières années, constate La Vie Eco.
L’hebdo économique tire deux conclusions majeures de la note du HCP : le ralentissement depuis 2011 du PIB non agricole et qui poursuivra sa tendance et la consommation qui croît plus rapidement que les revenus, d’où un besoin de financement grandissant. A ce sujet, La Vie Eco relève que l’économie manquera de 60 milliards de DH en 2013 et de 67,5 milliards de DH en 2014.Comment inverser la tendance ?L’Economiste estime que les prévisions du HCP annoncent plus qu’un orage ! Le quotidien met l’accent sur "la consommation des ménages qui va faiblir" et sur le fait que "l’Etat est toujours trop dépensier". Et de préciser que "pour 2013, le Haut commissariat au plan maintient ses prévisions de croissance de 4,6%. Des prévisions en droite ligne avec la fourchette établie par Bank Al-Maghrib qui situe la croissance entre 4,5% et 5,5%". Pour rappel, la Banque centrale a dévoilé mardi ses derniers chiffres quant aux indicateurs clés de l’économie marocaine.Comment alors sortir de l’impasse et relancer la machine économique ? En réduisant les dépenses de fonctionnement de l’Etat ? Pour l’éditorialiste de L’Economiste, il s’agit visiblement d’une guerre perdue. Et de souligner que ni l’ancien Exécutif ni le gouvernement Benkirane ne se sont illustrés dans ce domaine. Le gouvernement dirigé par le PJD, malgré ses grandes annonces, est loin de réaliser le moindre résultat en métière de réduction des dépenses. L’éditorialiste lâche un dernier chiffre de la Trésorerie générale du royaume : "plus de 44% de hausse des dépenses liées notamment aux achats de mobilier, aux fournitures et au parc automobile".
"Ce n’est pas en empruntant que l’Etat va régler les problèmes de fond", estime l'économiste et l'ancien ministre Mohamed Berrada dans une interview-fleuve sur La Vie Eco. Selon lui, "l’augmentation de l’endettement extérieur risque d’entraîner une perte d’autonomie de décision du pays sur le plan économique".
Les derniers indicateurs économiques sont loin d’être rassurants. On ne cessera jamais de le répéter ! Des mesures audacieuses doivent être initiées pour inverser la tendance. Alors que la situation est plus que critique, le gouvernement Benkirane n’a toujours pas de feuille de route pour sortir de la crise.