Un chiffre qui donne le tournis. Dans son édition du mercredi 28 juin, L’Economiste rapporte que les réserves de changes du pays se sont érodés, en à peine deux mois, de 25 milliards de DH sur un total de 33 milliards de DH partis en fumée durant le premier semestre 2017. De quoi, selon le journal, faire resurgir le spectre de 2012 où le stock de devises avait fondu comme neige au soleil, se limitant à 3 mois d’importations de biens et de services. En cause, un niveau toujours aussi soutenu d'importations mais, aussi, le rapatriement de devises des multinationales via les dividendes de leurs filiales.
Le quotidien économique pointe également l’opération du rachat de Barclay’s Egypte par Attijariwafa bank, qui a mobilisé 5 milliards de DH. Mais le plus grave, ajoute la même source, est sans nul doute «la spéculation sur le dirham» à la veille du lancement du chantier de la flexibilité. En effet, les craintes de la dévaluation se sont traduites par «des opérations inhabituelles» sur le marché des changes. Cela a suscité des craintes et, surtout, la colère au sein du département de Abdellatif Jouahri, qui a entrepris de diligenter une enquête.
L’Economiste tempère, cependant, assurant que la situation n’est, pour le moment, pas si inquiétante puisque, à la mi-juin, l’encours des réserves de changes s’élève à plus de 219 milliards de DH. Avec ce matelas, le Maroc peut faire face à 6 mois d’importations de biens et de services. Ce qui est confortable.
Pour plus d’assurance, le Royaume s'apprête à reconduire la Ligne de précaution et de liquidités (LPL) contractée auprès du FMI. A cela s’ajouteront les fonds issus des pays du Golfe, fonds octroyés par le CCG. Le pays doit en effet recevoir, lors de cette dernière année, le reliquat de 5 milliards de dollars promis par ces pays.
L’autre mal des réserves de changes: le déficit de la balance commerciale. Sur les 5 premiers mois de l’année, le besoin s’est aggravé de 13% suite à la hausse des cours des produits énergétiques. En dépit des efforts de diversification de l’offre et de son amélioration, les flux financiers vers le Maroc restent limités, excepté au niveau des IDE.