Y a-t-il de la place pour un quatrième opérateur télécom au Maroc?

DR

Revue de presseKiosque360. Pour les uns, le secteur a grand besoin d’un électrochoc pour sortir de sa zone de confort. D’autres rétorquent que ce serait destructeur de valeurs. Qu’en est-il réellement? Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 06/06/2022 à 22h20

Y a-t-il encore de la place pour un nouvel entrant sur le marché des télécoms? C’est la question que se pose d’emblée le quotidien l’Economiste dans sa livraison de mardi 7 juin. L’hypothèse dérange, en premier lieu les opérateurs déjà en place. Au régulateur, l’Agence nationale de régulation des télécoms, revient le dernier mot. «Mais c’est aussi une décision qui engage le gouvernement», affirme le quotidien.

«Le contexte actuel se prête à l’attractivité de nouveaux investisseurs porteurs de valeur ajoutée afin de renforcer le paysage marocain. En attendant, l’expérience a montré qu’une concurrence libre et ouverte est plus avantageuse pour les consommateurs», souligne le quotidien.

Un opérateur de la place se dit ouvertement contre. «Aujourd’hui, dans le cas précis du marché marocain, avoir un opérateur de plus serait forcément destructeur de valeur. De plus, cela rendrait le modèle économique moins viable, voire insoutenable», dit-il. Arguments: les télécoms sont consommateurs de capitaux et supposent des investissements lourds. Il faut donc un seuil de rentabilité pour pouvoir réinvestir, notamment dans la fibre optique, les nouvelles antennes, les infrastructures, les équipements, le réseau…La taille du marché est d’autant plus réduite et ne se prête guère à des risques.

D’autres plaident le contraire. C’est le cas du think-tank Digital Act. «Dire qu’aujourd’hui, il n’y a plus de place à un nouvel opérateur relève d’une démarche purement conservatrice, voire frileuse. Les opérateurs se sont installés dans une zone de confort, ils ne veulent pas être challengés. De plus, le secteur a besoin d’un électrochoc pour réduire la fracture numérique, accélérer le très haut débit, la connectivité», dit une source de ce think-tank qui défend un modèle disruptif, sur un segment spécifique, le haut débit par exemple.

Selon un expert, le marché marocain reste «atypique» et il n’est pas à confondre avec des modèles comme il peut en exister dans des pays comme la France, où des opérateurs plus agressifs, à l’exemple de Free, se sont fait une place au soleil. Au Maroc, il y a un opérateur historique qui loue ses infrastructures à des acteurs challengers. Sans une équité entre les trois acteurs déjà existants, il est donc difficile d’envisager un avenir pour un quatrième opérateur. Voire pour le secteur en tant que tel.

Par Nabil Ouzzane
Le 06/06/2022 à 22h20