Construite au début des années 1910, cette villa majestueuse qui trône au milieu d'une nature foisonnante porte le nom de son bâtisseur, Carl Ficke.
Arrivé à Casablanca dans les années 1880 en tant que chef de commerce d’une maison allemande, celui-ci connaîtra une fin tragique. Soupçonné d’espionnage par les autorités du protectorat français, il sera condamné à mort et exécuté le 18 janvier 1915.
C’est donc précisément cinq ans avant sa mort que Carl Ficke donnera naissance à cette villa qui a traversé le temps et qui a connu au fil des ans de nombreux usages.
Pendant la 1re Guerre mondiale, le parc de la villa a servi de camp pour les prisonniers allemands puis en 1920, de cadre pour le collège Khenata Bent Bekkar qui s'y trouve toujours. L’administration française du protectorat transforma également la villa Carl Ficke en maison d’accueil pour des enfants malades.
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Une nouvelle vie qui tarde à venirTombée durant de longues années dans l’oubli et la décrépitude, cette magnifique bâtisse a enfin été reconnue pour sa valeur historique et architecturale et fait aujourd'hui l’objet d’un plan de réhabilitation et de valorisation. Elle devrait bientôt connaître une autre vie, cette fois-ci en tant qu’espace culturel. Mais les choses tardent à se mettre en place.
Le chemin pour arriver à cette reconnaissance a été particulièrement sinueux. Confié tout d’abord à la SDL Casa Patrimoine, le projet de réhabilitation de la villa et de son parc, démarré en 2015 a pris du retard. La ville de Casablanca finira donc par confier en 2018 ce chantier à une autre SDL, en l’occurrence Casa Aménagement. Une enveloppe de 25 millions de dirhams a été dédiée, par la Direction générale des collectivités locales qui dépend du ministère de l’Intérieur, à l’aménagement paysager de son parc et la reconversion du site en un espace culturel. Et pour le moment, l'état d'avancement des travaux affiche: études en cours.