"À chaque fois que l'on séjourne, dîne ou assure un rendez-vous dans l'un de ces neuf hôtels, nous versons notre argent directement dans les poches de ceux qui ont décidé de lapider et de flageller à mort leurs concitoyens en raison de leur homosexualité ou parce qu'ils sont accusés d'adultère." Voici ce qu’écrivait l’acteur américain dans une lettre publique publiée jeudi sur le site Deadline.
Un appel lancé après que le sultanat de Brunei ait décidé d’appliquer les peines les plus sévères de la Charia, à savoir la peine de mort par lapidation en cas d’adultère ou d’homosexualité, et, dès le mois d'avril, l’amputation d’une main ou d’un pied en cas de vol.
Parmi les hôtels visés par l’appel au boycott de Georges Clooney, et qui sont en fait la propriété du Sultanat d’Asie du Sud-Est, on compte à Paris, le Plaza Athénée et le Meurice. Trois autres palaces se trouvent au Royaume-Uni, deux en Italie et deux à Los Angeles.
"Elle détient neuf des plus grands hôtels du monde. Je ne m'en cache pas: j'ai séjourné dans plusieurs d'entre eux récemment, parce que je n'ai pas fait mes devoirs et j'ignorais à qui ils appartenaient", écrit la star.
Si la star avait déjà participé à un appel de ce type à l’encontre de la politique de Brunei il y a deux ans, l’initiative n’avait pas pour autant porté ses fruits."Comme pour toutes les bonnes intentions, quand la flamme de l'indignation se déplace vers des centaines d'autres raisons de s'indigner, la vigilance s'est peu à peu estompée et ces hôtels ont retrouvé le cours de leur business", regrette l’acteur dans sa lettre.
Et de conclure, "Brunei est une monarchie et un boycott ne sera sans doute pas efficace pour faire changer ces lois. Mais allons-nous vraiment contribuer en payant à ces violations des droits humains? Allons-nous vraiment aider à financer le meurtre de centaines d'innocents?"
La décision du Brunei d’instaurer ces peines intervient suite à l’annonce en 2014 de son intention d’introduire progressivement la charia, et ce malgré l'opposition des défenseurs des droits de l'homme, notamment Amnesty International qui a exhorté mercredi le pays à cesser ces mesures « inhumaines et cruelles ».
Il n’en demeure pas moins que la décision du sultanat semble irrévocable et que les nouvelles peines seront mises en application dès le 3 avril 2019, faisant ainsi de Brunei le seul pays d’Asie du Sud-Est à condamner à mort les homosexuels.