Pour la première fois dans l’histoire de la fashion week parisienne, une artiste marocaine a pris les commandes de la direction artistique du défilé d’une grande maison de couture.
Si la thématique de la collection Printemps/Eté 2022 de la marque italienne Miu Miu, petite soeur de Prada, était d’utiliser l’existant pour créer le nouveau, l’artiste Meriem Bennani a su avec brio y faire écho en mixant réel et virtuel dans une scénographie époustouflante.
Au cœur du palais Iéna, à Paris, des écrans en forme de jumelles ont ainsi été installés le long d’un podium à la forme serpentine, face au public.
Prenant le contrôle de la diffusion en direct du défilé sur ses écrans, Meriem Bennani a intégré à ces images filmées en live une série d’interventions artistiques cinématographiques mettant en scène des réactions fictives d’un faux public à chaque passage d’une silhouette.
Tantôt émerveillées, tantôt dubitatives, les expressions filmées par Meriem Bennani et intégrées à ce show dans le show prêtent à sourire et confèrent, sur une musique signée Fatima Al Qadiri, un dynamisme et une modernité absolue à ce défilé.
L’artiste marocaine n’a pas manqué de faire un clin d’œil au Maroc, son pays d’origine, ainsi qu’à sa mère qui apparaît elle aussi dans cette œuvre inédite de Meriem Bennani. Explorant les relations intimes captées par la caméra, l’artiste a ainsi projeté sur ses écrans-jumelles une scène de vie de famille à Rabat, partageant avec le public une conversation entre femmes marocaines autour d’une table bien garnie au sujet des derniers méfaits de la chirurgie esthétique.
«Elles prennent de la graisse sur les cuisses et l'injectent dans les fesses», s’exclame l’une d’elle tandis qu’une autre rétorque, «OK, alors c'est Halal! Qu'est-ce que Prada a dit?».