Mojito, Margarita, Pina Colada: les produits sans alcool visés par les addictologues

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Sirops, yaourts, bonbons, jus de fruits… de plus en plus de produits pour adultes et enfants proposent des parfums de cocktails alcoolisés. Un comble pour les addictologues qui tirent la sonnette d’alarme.

Le 20/07/2018 à 17h06

Dans un article publié dans Le Parisien, les addictologues s’insurgent contre cette nouvelle mode marketing consistant à proposer à la vente de plus en plus de produits inspirés de cocktails alcoolisés.

Les parfums de jus, de sirops, mais aussi de gels douche ou de crèmes pour le corps se déclinent désormais en version mojito, caïpirinha, margarita ou gin-fizz.

Jusqu’à la marque de bonbon Lutti, n°2 du marché français, qui annonce dernièrement le lancement d’une gamme Spritz et Pina colada, après avoir connu un franc succès l’année dernière avec les bonbons Mojito. Ultime coup de gueule des experts, les messages véhiculés par ces sucreries. Au dos du paquet de ces bonbons, on peut lire « Pas envie d’attendre vendredi soir pour le prochain mojito ? Emportez votre mini-dose (sans alcool) partout… »

Pour William Lowenstein, président de SOS Addictions, qui réagit dans les colonnes du Parisien, «en matière de santé publique, c’est d’une bêtise folle. Les souvenirs d’enfance jouent un rôle une fois adulte. Cela les conduira plus tard à sous-estimer le risque de l’alcool, c’est la même farce qu’avec le Champomy. »

Outre les addictologues, les sociologues réagissent également, à l’instar de Christophe Moreau, expert des conduites addictives, qui souligne le fait que «d’un côté, on a interdit l’alcool aux mineurs ainsi que la publicité, il y a une volonté de protéger le consommateur, et, de l’autre, on fait la promotion de la fête, on met en place un marketing comme le montrent ces produits.»

Au Maroc, le sujet est autrement plus complexe. Si la France tente de faire respecter la Loi Evin en contrant les stratégies marketing qui tentent de la contourner, au Maroc, le débat sur l’alcool est contrecarré par un interdit religieux de taille. Malgré cela, il n’en demeure pas moins que les cartes des boissons proposées dans une grande majorité d’endroits proposent des cocktails sans alcool reprenant les mêmes appellations que les cocktails alcoolisés. On commande donc, la conscience tranquille, un Mojito Virgin pour ses enfants ou pour soi-même quand bien même on se revendique musulman pratiquant.

Par Zineb Ibnouzahir
Le 20/07/2018 à 17h06