Le journal consacre une pleine page à ce festival et revient sur ses débuts, ses artistes, sa particularité ainsi que sur la ville de Marrakech, le tout ponctué d'une interview avec sa co-fondatrice Marjana Jaidi.
La publication américaine décrit ainsi Oasis comme l’évènement ayant introduit l'avant-garde de la musique électronique occidentale dans cette ville ancienne qu’est Marrakech, la transformant au passage en une passerelle vers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient pour les voyageurs férus de musique. Notant par la même occasion que cette partie du monde arabe cosmopolite attire également de jeunes locaux, fans de musique, désireux de montrer comment ils réinventent leur histoire.
"Les gens veulent vraiment faire avancer le Maroc, c’est un endroit tellement incroyable", a ainsi déclaré Marjana Jaidi, la fondatrice du festival au journal. Et de poursuivre, "les Marocains sont très fidèles à leur pays et j'avais le désir de contribuer à cela."
"Le Maroc a longtemps été un paradis pour les artistes et les voyageurs littéraires de la Beat Generation tels que Paul Bowles, William S. Burroughs et Allen Ginsberg. En 1969, Jimi Hendrix s'émerveilla devant la ville côtière d'Essaouira, avant de participer à Woodstock quelques semaines plus tard. Marrakech semblerait être un lieu naturel pour un festival, proche des capitales européennes mais avec des millénaires d’histoire" poursuit le journal.
"Les voyages sont une nécessité pour comprendre les cultures. Notre mission a toujours été d'inspirer les gens à voyager à travers la musique. J'espère que les gens viendront ici et… n'auront pas une perception aussi simpliste du monde arabe" explique la fondatrice.
"La musique électronique a toujours été une affaire d'ouverture d'esprit, acceptant tout le monde tel qu'il est, peu importe la nationalité, l'appartenance ethnique, la religion ou l'orientation sexuelle, et le Maroc a cette culture depuis des décennies", a déclaré de son côté DJ Amine K au Los Angeles Times.
"Le monde entier s’engage sur une voie conservatrice étrange et trompeuse, mais le Maroc est un carrefour pour les peuples du monde entier depuis des siècles. C’est ce que nous essayons de montrer aux étrangers. Il s'agit aussi de rappeler à notre peuple les valeurs de notre pays et notre façon de penser".
"Chaque festival au Maroc devrait d’abord travailler avec les habitants et attirer la foule locale", poursuit Amine K. "J’ai vu des étrangers arriver, pensant en savoir plus que nous, ne voulant même pas avoir une foule marocaine. C’est triste et ils ne réussissent généralement pas."
"Je connais la scène des festivals mondiaux et je savais que les gens voyageraient pour ça", a déclaré ensuite la fondatrice de Oasis. "Mais je ne savais pas si les locaux s’y intéresseraient. L’un des aspects les plus intéressants est cet échange et c’est ce qui a été si significatif. Mon espoir était de sortir tout le monde de sa zone de confort" conclut-elle.