La Chaâbana est une tradition séculaire. Cette veillée traditionnelle 100% féminine et marocaine, organisée par les femmes pour des femmes, est l’occasion de se retrouver pour danser et chanter afin d’accueillir le mois Sacré comme il se doit. Sœurs, cousines, amies, tantes, grands-mères, voisines… Les femmes d’un même entourage se retrouvent au cours de cette veillée pour partager de bons moments autour d’un festin de reines.
Les caftans sont de sortie et les étoffes précieuses ondulent sur fond de musique chaâbia. Les esprits s’élèvent à l’écoute de chants religieux et les corps se parent de tatouages au henné.
Au cours de ces veillées féminines qui commencent en général l’après-midi pour finir tard dans la nuit, la musique occupe une place très importante et à travers elle, les traditions orales qui racontent en notes et en pas de danse le quotidien des femmes. L’arabe dialectal reprend ses droits et, dans les chants des femmes, raconte ce Maroc féminin. Tafilalet, Haouz, Doukkala… toutes les régions sont représentées par des troupes de musiciennes qui voyagent à travers le Maroc pour animer ces moments entre femmes. L’ensemble des Laabat de Touarga par exemple appartient à une tradition transmise de mères en filles qui caractérise les Tourougyates et qui se manifeste par des expressions artistiques s’inspirant de différentes régions du Maroc telles que les Houaryate de Marrakech et les Äawnyate des Doukkala.
Aujourd'hui, ce phénomène a pris tellement d'ampleur que de tradition ancestrale, la Chaâbana est devenue un phénomène de mode, un business qui rapporte gros aux établissements hoteliers et aux restaurants qui proposent chaque année à leurs clientes des soirées exclusivement féminines.
