Le créateur star a opéré un retour à la nature, à sa manière, en présentant sa nouvelle collection au milieu d'arbres et de bûches installés dans un Grand Palais jonché de feuilles mortes et exhalant des odeurs de sous-bois.
Une mise en scène qui n'a pas été du goût des écologistes, la fédération France Nature Environnement (FNE) qualifiant l'abattage d'arbres pour ce show d'«hérésie».
«Promotion de la diversité des forêts françaises, invitation au retour à la nature, volonté de se donner une image de marque écoresponsable… Quelles que soient les motivations de Chanel, c’est raté, s’indigne FNE dans un communiqué. Car la nature, ce ne sont pas des arbres coupés en forêt, transportés en camion pour être mis en scène, puis envoyés à la benne à ordures». Et l’association d’évoquer «des arbres, parfois centenaires, abattus pour quelques heures de show».
Réponse de la griffe française via un communiqué: «Chanel souhaite préciser qu’il ne s’agit en aucun cas de chênes centenaires, mais de chênes et de peupliers en provenance d’une forêt française du Perche, acquis dans le cadre d’un plan de coupe autorisé.» Et d’ajouter, «lors de l’acquisition des arbres, Chanel s’est engagé à replanter une parcelle de 100 nouveaux chênes au sein de la forêt.»
Dans un article publié sur son site, France Nature Environnement entre un peu plus dans les détails pour expliquer son courroux et dénoncer un comportement indigne d’une si grande marque de mode à l’heure du tout écolo. «Pour mieux comprendre, un peu de mathématiques: un arbre met en moyenne 150 ans pour atteindre un diamètre de 60 cm. Autrement dit, les gros arbres du décor auront vécu 1,3 million d’heures avant d’être coupés pour un spectacle dont la durée ne dépassera pas trois heures.»
Si Chanel réussit là un nouveau coup de com’ en misant encore une fois sur la scénographie, ce défilé entaille toutefois l’image de la griffe portée sur la mode durable.