Alors que Pavel Dourov, PDG fondateur de Telegram, parle de «la plus grande migration de l’histoire» pour qualifier l’engouement qui a poussé 25 millions de nouveaux utilisateurs (contre 7,5 millions pour l’application Signal) à migrer de la messagerie instantanée WhatsApp vers Telegram depuis le début de l’année, c’est au tour de celle-ci de se retrouver au cœur d’un scandale impliquant la sécurité des données.
Car si WhatsApp a fait fuir ses utilisateurs en annonçant le partage de leurs informations avec sa maison-mère, Facebook, Telegram, qui se présente depuis sa création en 2013 comme un outil de résistance utilisé notamment par les conspirationnistes d’extrême-droite aux Etats-Unis, est aujourd’hui liée à un acte de piratage de grande envergure.
En effet, près de 533 millions de numéros de téléphone associés à des comptes Facebook sont actuellement mis en vente sur la messagerie, à 20 dollars l’unité, avec un tarif dégressif à partir de lots de 10.000 numéros, suite à une faille de sécurité survenue sur le réseau social en 2019.
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Mais bien que cette faille ait été résorbée depuis par Facebook, il n’en demeure pas moins que ce bot créé sur Telegram par un pirate, et activé à la mi-janvier 2021, permet toujours aux utilisateurs de l’application de messagerie de se procurer le numéro d’un utilisateur de Facebook à partir de son identifiant et vice-versa.
Rappelons que les numéros de téléphone sont requis par Facebook pour procéder à une double authentification de l’utilisateur d’un profil et renforcer ainsi la sécurité d’un compte. Sans compter que c’est ce même numéro de téléphone qui permet aussi d’accéder à un compte, suite à l’oubli du mot de passe.