Le président français Emmanuel Macron a reçu des fonds libyens pour financer sa campagne électorale en 2017. C’est ce que révèle un agent russe répondant au nom de Maksim Shugaley et ayant pendant des années opéré en Libye, où il a été emprisonné pour espionnage pendant 1 an et demi avant d’être libéré. Sous sa couverture de sociologue, Maksim Shugaley est en réalité l’homme d’influence de Vladimir Poutine en Afrique.
Dans un récit rapporté dans Ma Khafia A3dam «Plus lourd est ce qui est caché», émission phare de la chaîne qatarie Al-Jazeera, l’agent en question est présenté comme bien introduit dans les cercles du pouvoir à Moscou. Il officiait en Libye en tant que directeur de campagne pour Saïf al-Islam Kadhafi, fils du défunt leader, qui entendait faire son retour sur la scène politique en se présentant à l’élection présidentielle. C’est à ce titre que Maksim Shugaley a été chargé de transmettre une communication de Saïf al-Islam Kadhafi à l’adresse de Moscou.
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Intermédiaires algériens
Dans cette missive, le fils de Mouammar Kadhafi affirme «détenir des preuves confondant des dirigeants et hommes politiques connus, en France, en Ukraine et aux Etats-Unis». Saïf al-Islam Kadhafi invite à ce propos Moscou à «réfléchir ensemble quant aux moyens d’exploiter ces informations» (voir vidéo à partir de la minute 40:00).
Maksim Shugaley ajoute que le politicien libyen dispose de traces écrites confirmant que l’ancien président français Nicolas Sarkozy a reçu des fonds de son père Mouammar Kadhafi. «En 2017, avec la médiation de Sarkozy, Emmanuel Macron a également obtenu des financements libyens, et ce, par l’entremise d’intermédiaires algériens. Aujourd’hui, il en ressent une grande gêne», rapporte l’agent russe.
A croire les propos attribués à Saïf al-Islam, les Kadhafi ont également fait bénéficier de leurs largesses des personnalités ukrainiennes, comme l’ancienne Première ministre Loulia Tymochenko, ou encore américaines, comme John Kerry, ancien secrétaire d’Etat. Le tout serait dûment documenté et avec des preuves des transactions effectuées.
A rappeler qu’en 2017 à Alger et en 2018 à Tunis, Emmanuel Macron a reconnu la «dette très claire» de la France après l’intervention occidentale de 2011 en Libye, qu’il a qualifiée d’erreur. Visiblement, il ne croyait pas si bien dire.