«Une bande criminelle spécialisée dans la commercialisation de pièces archéologiques de valeur historique» a été arrêtée à Oran en possession de «87 pièces en argent remontant à l’Etat alaouite (Maroc)», ainsi que «des pièces en argent remontant à l'époque des Almohades (Mouahidine)».
Cet extrait d’une dépêche, publiée ce mardi 12 janvier 2021 par l’agence officielle dédiée à une peu crédible propagande algérienne, l'APS, est digne d’orner les murs du futur musée archéologique d’Oran. Une installation culturelle qui n’existe même pas encore en friche, mais à laquelle Le360 est prêt à apporter un premier Dinar, symbolique. Et tout de suite, tant que ça ne vaut même plus son pesant de zinc, quand Alger frappe monnaie…
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En fait, cette news était destinée, à l'origine, à encenser une opération spectaculaire de la valeureuse «brigade de protection du patrimoine culturel relevant du groupement territorial de la gendarmerie nationale d’Oran», que Dieu élève son rang dans l’enceinte du régime vert-kaki.
Sauf qu’implicitement, elle apporte bel et bien la preuve historique d’une présence marocaine sur le sol algérien, celle des Alaouites, sur le trône depuis le XVIIe siècle, mais aussi la lointaine dynastie des Almohades (XIIe -XIIIe siècle).
Une vérité historique que ne voudra jamais admettre la gérontocratie qui tient les clés du mystérieux palais d'El Mouradia, sorti de terre à l’époque de la colonisation française (XIXesiècle), soit tout juste une dizaine de siècles après l'institution de la ville de Fès par Moulay Idriss (VIIIe siècle). On peut donc, dès lors, aisément extrapoler que ces dinosaures issus du Crétacé supérieur que sont les caciques du régime algérien, ont dû prestement dissimuler la nouvelle au président, Abdelmadjid Tebboune.
Ce septuagénaire risque en effet une syncope, alors qu'il se trouve déjà alité et bichonné dans un hôpital allemand, dans lequel il doit passer sur le billard, pour subir une intervention chirurgicale à son talon d’Achille (le Maroc, en fait -et ça ne s'invente pas)... Alors même que le Covid-19, dont il a été sévèrement atteint, lui a trouvé une vulnérabilité au pied, pour le condamner à ce sobriquet de «président assis», que ne lui aurait pas d'ailleurs volé son prédécesseur.
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C’est donc acté et validé, et via l'APS, s'il vous plaît: l’Histoire du Royaume n’est en rien comparable avec la longue période de domination ottomane sur sa province algérienne, ou celle de la colonisation française, qui a enfin pu doter l’Algérie d’un Etat (au XIXe siècle, donc).
L’historien Bernard Lugan, peu connu pour ses positions politiquement correctes, la résume ainsi dans un podcast à écouter (très prochainement) sur Le360. «En 987, quand Hugues Capet est élu Roi de France, le Maroc a déjà un siècle et demi d’existence. L’Algérie a un grand appendice vers le Sahara, mais qui lui a été donné par la France qui l’a créé comme territoire. En revanche, il faut se rappeler qu’à la veille de l’occupation française du Soudan, le Mali actuellement, la prière du vendredi était encore dite au nom du Roi du Maroc», nous rappelle-t-il.
D’autres spécialistes de l’histoire pourraient aussi rappeler à ces dinosaures oublieux le soutien apporté par le Sultan Abderrahman Ibn Hicham à l’émir Abdelkader, aux premières années de l’invasion française de l’Algérie, lors de la bataille d’Isly. Mais bon: inutile de refaire l’histoire: les chercheurs de trésor algériens le font mieux que quiconque.
Post-scriptum. L’auteur de cette mémorable dépêche de l'APS peut d'ores et déjà demander l’asile politique au Maroc. Sa «faute professionnelle» pourrait en effet lui valoir le peloton d’exécution dans un régime vert-kaki actuellement coincé dans la faille spatio-temporelle de la guerre froide. Le360 se fera un plaisir de l’aider dans ses démarches auprès du Haut-Commissariat aux Réfugiés, et lui assurer temporairement un logement ultra-sécurisé. Juste en face de la fraîchement inaugurée représentation diplomatique de Washington, dans la lagune de Dakhla.