«S'il était encore capable de diriger le pays, tous les Algériens voteraient pour lui» à la présidentielle du 18 avril, avance Sid Ahmed Hanoun, né lui aussi l'année de l'élection de M. Bouteflika, 81 ans.
Il «a fait de bonnes choses pour l'Algérie mais il est temps qu'il jette l’éponge», ajoute cet étudiant en deuxième année de mathématiques informatique (MI).
Malgré un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a affecté son élocution et sa mobilité et l'a cloué dans un fauteuil depuis 2013, M. Bouteflika a récemment déclaré qu'il souhaitait briguer un cinquième mandat.
Cette annonce a entraîné ces derniers jours de grandes manifestations inédites à travers ce pays de 42 millions d'habitants où près de 54% de la population à moins de 30 ans -et dont 30% sont au chômage.
Comme d'autres de ses camarades de la faculté centrale d'Alger, Sid Ahmed Hanoun croit dur comme fer que ces manifestations constituent le point de départ d'un "vrai changement".
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Alors que la décision de M. Bouteflika de briguer un 4e mandat avait déjà suscité l'étonnement en 2014 vu son état de santé, Sid Ahmed Hanoun relève que les Algériens n'ont pratiquement «ni vu ni entendu» leur chef de l'Etat «durant son quatrième mandat».
Depuis le début des rassemblements vendredi, des cars de police stationnent à l'entrée de l'université, située au coeur de la capitale.
Mardi, au lendemain d'une mobilisation des avocats, c'était justement au tour des étudiants d'être invités à descendre dans les rues.
«Je vais être dans la rue pour crier ma soif du changement», assure Mohamed, en deuxième année de physique.
«Le président Bouteflika a réussi durant ses trois premiers mandats à développer le pays mais cela fait sept ans qu'on ne le voit plus», dit-il.
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Adel, étudiant en deuxième année de mathématiques et informatique, s'efforce de battre en brèche l'argument du directeur de campagne du chef de l'Etat Abdelmalek Sellal qui plaide pour la «continuité» synonyme, selon lui, de «stabilité».
«Rien ne prouve qu'un éventuel départ du président Bouteflika déstabiliserait le pays», estime le jeune homme, en arguant par ailleurs du caractère "pacifique" des manifestations des derniers jours.
Toute la clique doit partir«Bouteflika, son frère Saïd, et toute sa clique doivent partir», lance Redouane, 21 ans, inscrit en deuxième année de physique, qui prône un «changement radical».
Et pour lui, le changement doit notamment s'appliquer à l'université, "en proie ces dernières années à un grand marasme".
«Quand les étudiants réclament un enseignement de qualité, certains responsables leur rétorquent: «Partez à l’étranger»», s'indigne Redouane.
«Bouteflika a construit une mosquée qui a coûté une fortune. Il aurait pu utiliser cet argent pour financer la construction d'une grande université», ajoute-t-il encore.
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En 2012, M. Bouteflika avait affirmé que sa «génération avait fait son temps», laissant entendre qu'il allait passer le flambeau. Près de sept ans plus tard, il est encore là.
Oui mais voilà, quelle alternative à celui qu'on surnomme «Boutef»? Les étudiants interrogés par l'AFP n'avancent pas de nom. Pour eux, le mot d'ordre est avant tout «pas de 5e mandat».
Cette fois-ci, «tout le peuple est contre lui», assure Ishak, 20 ans, étudiant en première année de maths info à l'université de sciences et de la technologie Hourai Boumedien (USTHB), dans la banlieue est d'Alger.
«Si Bouteflika remporte l'élection, ce ne sera (donc) que grâce à la fraude», dit-il.