Michael Paul a laissé sa défense lire ses aveux, avant de s'adresser directement aux proches des défunts et aux 89 blessés dans cet accident: "Je sais que je ne peux revenir en arrière, même s'il n'y a rien que je souhaite plus".
Il comparaît à partir de jeudi à Traunstein (sud-est) pour "homicides par négligence" et "blessures par négligence" et encourt à ce titre cinq ans de prison, dans ce qui constitue l'une des pires catastrophes ferroviaires de ces dernières années en Allemagne.
Sa responsabilité est mise en cause dans l'accident survenu le 9 février au matin à Bad Aibling, en Bavière: deux trains régionaux circulant sur une voie unique étaient entrés en collision frontale. Douze personnes avaient été tuées, 89 blessées.
Les expertises avaient rapidement écarté un problème mécanique, orientant l'enquête vers une défaillance humaine. Et l'aiguilleur, qui n'avait consommé ni alcool ni stupéfiants, avait reconnu une série d'erreurs qui l'avaient conduit à précipiter l'un vers l'autre les deux trains, qui transportaient 150 passagers au total.
Jouant sur son téléphone, il avait laissé passer sur le tronçon l'un des trains qui était en retard et désactivé le système de sécurité qui aurait dû déclencher un freinage automatique. Se rendant compte de son erreur, il s'était ensuite trompé en manipulant le système radio pour tenter de joindre les conducteurs des trains, qui n'avaient donc pas été alertés à temps, selon les enquêteurs.
Depuis la Deuxième guerre mondiale, le plus grave accident ferroviaire en Allemagne est survenu en 1998, lorsqu'un train à grande vitesse ICE reliant Munich à Hambourg (nord) a déraillé au niveau de Eschede (nord), faisant 101 morts et 88 blessés.