La Corée du Nord a accepté d'exprimer ses "regrets" pour l'explosion d'une mine antipersonnel à la frontière qui a mutilé deux soldats sud-coréens, comme l'exigeait Séoul, a annoncé le conseiller de sécurité nationale Kim Kwan-Jin. De son côté, la Corée du Sud s'est engagée à faire taire ses haut-parleurs qui diffusent à plein volume leurs messages de propagande à la frontière. Les deux parties ont également convenu d'oeuvrer pour une reprise le mois prochain des réunions des familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953), a déclaré M. Kim à la presse.
Les négociations qui s'étaient ouvertes samedi dans le village frontalier de Panmunjom, où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de 1950-1953, étaient l'occasion des discussions intercoréennes au plus haut niveau depuis près d'un an, signe de la gravité de la situation. La Corée du Sud avait averti lundi qu'elle ne battrait pas en retraite dans le face à face militaire tendu qui l'opposait à la Corée du Nord, exigeant au contraire les excuses de Pyongyang pour l'explosion de la mine antipersonnel. Pyongyang avait pour sa part menacé le Sud d'une attaque armée si Séoul n'éteignait pas ses hauts-parleurs qui diffusaient depuis une semaine à plein volume des messages de propagande vers le Nord.
La Corée du Sud avait décidé de reprendre sa guerre de propagande - une pratique que les deux pays avaient cessée en 2004 d'un commun accord - en représailles à l'attaque à la mine antipersonnel. Les tensions n'avait pas connu pareille escalade depuis des années, le Nord repositionnant des unités d'artillerie, tandis que des avions de chasse sud-coréens et américains effectuaient des exercices de simulation de bombardement.
Les deux pays sont techniquement en conflit depuis 65 ans, car la guerre de Corée a pris fin avec un simple cessez-le-feu qui n'a jamais été formalisé par un traité de paix en bonne et due forme.