"64 personnes ont été tuées et 265 blessées", a indiqué en début de soirée un porte-parole du ministère de la Santé.
Via son agence de presse Amaq, Daech a affirmé que "deux combattants de l'Etat islamique ont fait exploser leurs ceintures explosives lors d'un rassemblement chiite dans le quartier Dehmazang à Kaboul en Afghanistan".
Selon les services de renseignements afghans, le NDS, "trois assaillants ont participé à l'attaque dont un seul a réussi", ce qui laisse entendre que le bilan aurait pu être encore plus effroyable.
"Le premier a déclenché ses explosifs, le deuxième n'a que partiellement réussi mais l'explosion l'a tué et le troisième a été abattu par les agents du NDS" a détaillé cette source.
Le ministère de l'Intérieur avait précédemment évoqué "un kamikaze à pied" ayant déclenché sa charge au milieu d'une foule dense. Mais, dans un communiqué, le président afghan Ashraf Ghani a rapidement évoqué, en anglais et en dari, "plusieurs explosions", sans autre détail.
L'attentat s'est produit en fin de cortège alors que plusieurs milliers de manifestants, issus pour l'essentiel de la communauté hazara, minoritaire dans l'Afghanistan majoritairement sunnite, défilaient depuis le matin dans le calme.
"Des dizaines de corps mutilés" Cet attentat, le premier depuis le 30 juin à Kaboul, semble le premier de cette ampleur dans la capitale afghane que revendique Daech depuis son implantation dans le pays, principalement à l'est, début 2015. Un photographe de l'AFP accouru sur les lieux a rapporté des scènes de carnage.
"Quand je suis arrivé sur place il y avait des dizaines de corps, plus de vingt que j'ai pu compter, certains totalement démembrés", a-t-il rapporté. "J'ai vu d'autres corps mutilés, embarqués à l'arrière d'un véhicule de la police. Il y a des mares de sang partout".
Des images insoutenables postées sur les réseaux sociaux montraient des corps martyrisés, à demi-dénudés, gisant au sol au milieu des débris.
"J'ai entendu un bruit sourd tout près de mon oreille" a raconté un organisateur du défilé témoin de la scène, Jawad Naji, à l'AFP. "Il y a beaucoup de morts et de blessés autour de moi, je ne sais plus où je suis".
Les manifestants, qui défilaient dans une ambiance bon enfant, parfois à vélo, de nombreuses femmes en tête du cortège, entendaient protester contre un projet de ligne à haute tension qui délaisse leur territoire, dans la province de Bamiyan (centre). Pour les dirigeants hazaras, ce tracé est un nouveau signe de discrimination à l'égard de leur communauté et de leur province, la moins développée d'Afghanistan.
Selon le photographe de l'AFP, des manifestants en colère ont commencé à s'en prendre aux forces de police qui ont ceinturé la zone de l'attentat, exprimant leur colère face à ce bain de sang.
Le président Ghani a exprimé sa "tristesse" et dénoncé ces "terroristes infiltrés au coeur d'une marche pacifique pour martyriser de nombreux citoyens", signalant que "des membres des forces de sécurité" figuraient parmi les victimes.
Le mouvement taliban avait rapidement démenti toute responsabilité dans un communiqué et dénoncé des "tentatives de divisions" au sein du peuple afghan.