Des policiers israéliens sont entrés dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa à Jérusalem-Est occupée et annexée, pour déloger des Palestiniens qui s'y sont barricadés, a annoncé la police.Il est extrêmement rare que des policiers israéliens pénètrent à l'intérieur de cette mosquée, le troisième lieu saint de l'islam.
L'Esplanade des mosquées, que les juifs appellent le Mont du temple et considèrent comme leur premier lieu saint, est régie par un statu quo hérité du conflit de 1967 qui veut que si juifs et musulmans peuvent se rendre sur le site sacré qui surplombe l'ultra-touristique Vieille ville de Jérusalem, les juifs n'ont pas le droit d'y prier.
Les heurts ont été déclenchés par la venue dans la nuit de samedi à dimanche de milliers de juifs dans la Vieille ville. Si la grande majorité s'est rendue au Mur des Lamentations, certains ultra-orthodoxes auraient tenté de prier aux abords de l'esplanade des Mosquées.
"Des émeutiers masqués"Des échauffourées ont eu lieu dans la nuit et le matin. Selon un communiqué de la police, ce sont "des émeutiers masqués", des musulmans barricadés dans la moquées, qui "ont commencé a jeter des pierres et des projectiles de l'intérieur de la mosquée en direction des policiers, dont certains ont été blessés"."Pour prévenir une escalade et des heurts, la police est entrée quelques mètres dans l'édifice et a fermé les portes de la mosquée afin de rétablir l'ordre", est-il ajouté.
Des photos diffusées par la police ont montré les portes en bois du lieu de culte arrachées, des tapis déchirés ainsi que des pierres jonchant le sol.Dans la nuit de samedi à dimanche, les juifs ont entamé les commémorations de Tisha B'av, qui marque dans leur calendrier la destruction des deux temples qui se trouvaient sur l'Esplanade --le Mur des Lamentations en contrebas des mosquées en est le dernier vestige.
Des heurts similaires avaient eu lieu en novembre dernier, et l'Etat hébreu avait alors pris la décision rarissime de fermer l'Esplanade des mosquées, provoquant une crise diplomatique avec la Jordanie, en charge du lieu saint.Amman avait rappelé son ambassadeur durant trois mois et Palestiniens, Jordaniens et une partie de la communauté internationale avaient mis en garde contre une modification du statu quo qui pourrait embraser la région, alors que Jérusalem était en proie à une spirale de violences et d'attentats.