"Les forces de sécurité algériennes doivent s’abstenir de recourir à une force excessive ou inutile pour disperser des manifestants pacifiques qui protestent contre l’intention du Président Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat", souligne AI à la veille de nouvelles manifestations prévues vendredi à travers tout le pays.
Tout en faisant état d’une montée de la tension en même temps que la contestation, la directrice adjointe d’AI pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Magdalena Mughrabi, a aussi demandé aux autorités algériennes de "respecter les droits des manifestants et de ne pas faire usage d’une force excessive ou inutile pour réprimer des manifestations pacifiques".
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Elle a ajouté que les forces de sécurité ne doivent utiliser la force qu’en dernier recours et, même à ce moment-là, elle doit être proportionnée.
"Les autorités algériennes doivent veiller à ce que leurs actions ne soient pas contraires à la Constitution de leur propre pays ou à leurs obligations au regard du droit international", a-t-elle encore déclaré.
Une semaine après les marches historiques contre le cinquième mandat, le vendredi 22 février dernier, les Algériens, après avoir brisé le mur de la peur de ces manifestations et de celles des jours qui ont suivi, s’apprêtent à sortir de nouveau dans la rue en ce vendredi 1er mars, avec comme principal enjeu que l'ensemble du peuple se mobilise.
Les appels à sortir "massivement et pacifiquement" dans des marches après la prière du vendredi sont relayés par milliers sur les réseaux sociaux avec un objectif, celui d'"une marche millionnaire à Alger" et d'"une mobilisation générale à travers tout le pays".
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Des personnalités politiques, des acteurs de la société civile, des militants et des candidats à l’élection présidentielle ont joint leurs voix à ces appels anonymes à manifester ce vendredi.
Le Front des Forces Socialistes (FFS) a appelé, hier, ses militants et sympathisants à sortir marcher le lendemain. Les trois potentiels candidats indépendants à l’élection présidentielle que sont Ghani Mahdi, Tahar Missoum et Rachid Nekkaz, réunis à Oran le mardi 26 févrierdernier, ont également appelé les Algériens à marcher.
Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement, Abdelaziz Rahabi, ancien ministre et d’autres personnalités nationales ont, de même, appelé les Algériens à "poursuivre la protestation et à s’inscrire collectivement dans le fait politique".
"Toute Algérienne et tout Algérien, individus, groupes et organisations, doivent entendre les appels des manifestants et participer avec eux et massivement le vendredi 1er mars. Faisons de cette date un repère historique pour la marche de l’Algérie vers la prospérité", a de nouveau appelé Ahmed Benbitour dans un message vidéo diffusé hier, jeudi 28 février.
Les réactions du gouvernement et des dirigeants des partis au pouvoir restent jusqu’à présent ambiguës.
Dans ce sens, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a indiqué que "le droit de manifester est garanti par la Constitution", tout en agitant le spectre du chaos. "Les citoyens ont offert des roses aux policiers, c’est beau, mais je rappelle qu’en Syrie, ça a commencé aussi avec les roses", a-t-il déclaré hier, jeudi, devant les députés à l’APN.
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En réaction, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des Travailleurs a estimé que ces déclarations reflètent "la crispation" des membres du gouvernement face aux manifestations massives des Algériens que beaucoup donnent pour "démissionnaires" de la vie publique.