Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé lundi 14 novembre, l’Algérie, pays étranglé par la chute des cours du pétrole, à opérer des réformes économiques "urgentes" et "profondes" pour diversifier son économie.
Dans une déclaration à la presse, Jean-François Dauphin, le chef de la mission du FMI pour l'Algérie, a insisté sur un assainissement des dépenses publiques en Algérie, "car, dit-il, le contrechoc pétrolier pèse sur la capacité de l'Etat à continuer à financer au même niveau qu'auparavant".
Il a également indiqué que des réformes de "grande ampleur" étaient nécessaires "pour aider à réformer le modèle économique afin que la croissance soit davantage tirée par le secteur privé et soit moins dépendante des hydrocarbures".
La déclaration du responsable du FMI intervient alors que le gouvernement est déjà sous les feux de critiques acerbes de la part des partis d’opposition et des experts qui l’accusent de ne pas entamer les réformes nécessaires pour sortir du cercle vicieux de la dépendance aux recettes des hydrocarbures, lourdement affectées par la chute des cours du pétrole.
La baisse du prix du baril, ramené de plus de 100 dollars à moins de 50 depuis juin 2014, a gravement affecté les équilibres financiers de l'Etat algérien qui tire 95% de ses recettes d'exportation et 60% de son budget des hydrocarbures.
Ainsi, les réserves de change de l’Algérie ont-elles baissé à 121,9 milliards de dollars à fin septembre dernier, contre 178 milliards de dollars en 2014, année du début de la baisse drastique des cours du pétrole, selon des chiffres officiels.
Le déficit commercial du pays a atteint 15,04 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2016, soit une hausse de près de 3 milliards dollars par rapport au niveau enregistré à la même période en 2015 qui est de l’ordre de 12,53 milliards de dollars, contre un excédent de 20,2 milliards de dollars en 2012.
Des projections officielles estiment qu'avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.