Ainsi, les ventes d'hydrocarbures, qui accaparent plus de 94% des rentrées en devises du pays, ont baissé à 16,46 milliards de dollars durant les huit premiers mois 2016, contre 23,4 milliards de dollars à la même période de 2015, soit une chute de près de 30% des revenus extérieurs, à cause de la chute du prix du baril, dont l’Algérie est totalement dépendante, précise le Centre national de l'informatique et des statistiques relevant des douanes.
En dépit d’un recul de 11%, les importations se sont établies à 51,50 milliards de dollars, ce qui est loin de répondre aux vœux de réduire au maximum les achats à l'extérieur formulés par le gouvernement algérien qui a pourtant pris une panoplie de mesures dissuasives dont la mise en place d’un cahier des charges pour l’automobile et l’instauration des licences d’importation, entrées en vigueur le début de l’année.
La situation financière de l’Algérie est devenue inquiétante. Depuis le début de la baisse des prix du pétrole en juin 2014, les réserves de change du pays sont passées de 194 milliards de dollars en 2013 à 178 milliards en 2014 pour atteindre 143 milliards en 2015. Elles seraient tombées à 116 milliards de dollars au premier semestre de 2016.
D'après le Fonds monétaire international, le pays a besoin d'un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans une situation critique.
Des projections officielles estiment qu'avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012. Face à cette situation de grave crise, le gouvernement prépare une autre loi de finances d’austérité 2017, instaurant de nouvelles taxes dans une tentative de compenser ces pertes pétrolières.