Algérie. Nouveau gouvernement: Ramtane Lamamra, ce gros dindon de la farce

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Nommé il y a vingt jours vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, pour vendre l’ultime projet de transition de Bouteflika, Ramtane Lamamra a été viré comme un malpropre du nouveau gouvernement algérien. Décryptage.

Le 01/04/2019 à 12h44

Sa chute aura été aussi rapide et vertigineuse que sa promotion, il y a à peine vingt jours, en tant que vice-premier ministre, doublé de MAE et donc de VRP de l’ultime bataille de survie livrée par le régime de Bouteflika. Lui, c’est monsieur Ramtane Lamamra qu’on ne vous présente plus tellement son nom est associé à toutes les escroqueries d’une mafia au pouvoir incroyablement biberonnée à la rente, la rapine et le mépris de son peuple, pour ne pas parler de cette haine anti-marocaine qui lui est chevillée corps et âme.

Le 11 mars dernier, Ramtane Lamamra, alors ministre d’Etat conseiller diplomatique auprès de la présidence, a été nommé numéro 2 du «gouvernement de transition», et ministre des Affaires étrangères. Il devait user de son "bon carnet d’adresses à l’étranger et de son prestige", ou ce qu’il lui en restait, pour tenter une opération de sauvetage au profit de son régime auprès des anciens soutiens: la Russie, l’Allemagne, la France et l’Italie.

Circulez, rentrez, le super ministre est rentré bredouille de cette virée. Ironie du sort, l'avocat de ce régime en déliquescence s’est ramassé même à Moscou, pourtant allié à toute épreuve. Le MAE russe, Sergueï Lavrov, avait juste mis en garde contre une hypothétique «ingérence étrangère dans les affaires intérieures de l’Algérie», se gardant bien de manifester la moindre commisération à l’endroit du régime en rupture de ban. L’on vous fait grâce du cinglant désaveu infligé par Angela Merkel, à l’émissaire du clan Bouteflika, qui avait tenté de décrocher une audience qu’il n’a point obtenu auprès de la chancelière, malgré ses suppliques et les faux-vrais «arguments» qu’il voulait lui vendre, notamment l’épouvantail d’"une prise de pouvoir par les islamistes" et le scénario de milliers de réfugiés aux portes du vieux-continent, en cas de chute du régime.

Dit autrement, Lamamra, l’un des derniers Mohicans du régime impopulaire, voulait solliciter le soutien de l’Occident contre son propre peuple, lequel a mis un point d’honneur à faire disparaître la mafia qui a assez marchandé sur la mémoire des "Chouhadas" pour se cramponner indéfiniment au pouvoir et continuer de piller les richesses du pays.

Il fallait donc être un fieffé cynique pour envisager une opération contre son propre peuple, au profit de qui? Un régime contre lequel se dressent les 40 millions d'Algériens, depuis ce mémorable 22 février, qui marque le début des manifestations anti-système.

Ce n’est ainsi pas anodin si ce peuple, toutes sensibilités confondues, a arboré lors des marches millionièmes du vendredi, des slogans virulents contre ce monsieur Lamamra, devenu le triste emblème d’un régime politiquement illégitime, économiquement prédateur et éthiquement immoral.

Et comme un malheur ne vient jamais seul... Lamamra est aujourd'hui viré comme un malpropre par ce même régime qu’il tentait misérablement de défendre il y a quelques jours, et dont il essayait de flatter les lubies incroyablement anti-marocaines, du côté de Genève, à l’occasion du second round des pourparlers sur le Sahara (21 et 22 mars), ou encore de Pretoria, lors de la conférence pro-«rasd» des 24 et 25 mars, qui s’est révélée être l'un des plus retentissants fiascos de l'histoire des ratages. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 01/04/2019 à 12h44