Ahmed Gaïd Salah vient de confirmer ses visées sur le pouvoir en rattachant le poste stratégique de coordinateur des services de sécurité, jadis relevant de la présidence de la république, à l’état-major général de l’Armée nationale populaire (ANP). Et ce poste névralgique a été confié par le général de corps d’armée à l’un de ses hommes liges, en l’occurence le général-major Mohamed Kaidi, ancien commandant d’un contingent d’artillerie à Sidi Bel Abbes.
A l’instar de son prédécesseur, le général Athmane Tartag (actuellement en prison, avec l’ancien patron du DRS le général Toufik et Saïd Bouteflika), le nouvel homme fort du renseignement algérien s’est forgé un pedigree des plus sanguinaires lors de la tristement célèbre décennie noire (guerre civile algérienne: 1990-2000), en participant à la campagne de massacres alors orchestrée par l’armée sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Mohamed Kaidi avait lui-même reconnu ces dérives en s’interrogeant, lors d’une précédente intervention filmée (voir vidéo ci-dessus), sur la légitimité de son combat quand il a dû se battre contre d’autres Algériens qui criaient comme lui et ses soldats «Allahou Akbar».
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La nomination de M. Kaidi n’est du coup pas une bonne nouvelle pour la suite de la révolte anti-système, comme en atteste cette tentative manifeste des services de terroriser les manifestants, notamment via l’infiltration de taupes parmi les foules lors du dernier vendredi, le 13è depuis le déclenchement des manifestations anti-système le 22 février dernier.
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Autre indicateur de la volonté de Gaid Salah de renforcer sa mainmise sur le pouvoir, la nomination d’un autre Général à la tête de la Direction de la sécurité intérieure (DSI). Bouazzi Ouassini, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été en effet désigné nouveau patron du contre-espionnage, en remplacement du général Abdelkader.
Le Général Ouassini, qui occupait jusque-là le poste de directeur central des infrastructures militaires auprès du ministère de la défense nationale (MDN), aura désormais à faire face à un peuple déterminé à chasser le régime d'apparatchiks, à leur tête le général Gaïd Salah. Un général ubuesque qui cristallise désormais les slogans anti-système en raison de son entêtement à se maintenir et maintenir au pouvoir une oligarchie corrompue jusqu'à la moêlle.