Pour l’ONG européenne, il s’agit d’un nouvel épisode de répression à l’encontre des syndicats autonomes en Algérie. Selon le témoignage de Yamina Maghraoui, présidente du comité des femmes et membre du bureau exécutif du SNAPAP, citée par «Euromed Droit», la manifestation a été rapidement dispersée par la police dès l’approche des premiers manifestants du siège de la wilaya, précisant que tous les accès ont été bloqués afin d’empêcher d’autres manifestants de rejoindre la marche.
Selon la même source, les premiers militants arrivés sur la place ont été arrêtés, puis embarqués violemment dans des camionnettes des forces policières. Yamina Maghraoui a été fortement bousculée, mais d’autres syndicalistes qui refusaient d’embarquer avec la police, ont été battus à coups de matraque.
L’ONG relève que «les militants des droits humains font incessamment l’objet de sanctions administratives», notant que «le droit de réunion est régulièrement bafoué en Algérie, et les rassemblements des syndicats sont dispersés parfois violemment».
Elle rappelle que la Commission de l’application des normes de l’OIT a déjà, à deux reprises, en 2014 et 2015, rappelé l’Algérie à ses obligations, compte tenu des violations régulières de la Convention 87 de l’OIT sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical.
Dans son communiqué, EuroMed Droits appelle les autorités algériennes «à mettre un terme à la répression et au harcèlement à l’encontre des syndicalistes et des défenseurs des droits humains et à se conformer aux dispositions du Pacte international des droits civils et politiques, notamment en matière de liberté d’expression et de réunion».