Avec plus de 500 plaintes, dont 40% pour agressions sexuelles, déposées depuis le 1er janvier, ces événements ont placé la chancelière Angela Merkel et sa politique d'ouverture aux réfugiés dans une position très inconfortable. La chancelière doit donner une conférence de presse mardi à la mi-journée, à l'occasion de la visite du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal.
Ralf Jäger, ministre de l'Intérieur de l'Etat régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a déclaré que les agressions de Cologne avaient été commises "presque exclusivement" par des personnes "d'origine immigrée", notamment du Maghreb et d'autres pays arabes.
"Il y a aussi parmi les suspects des réfugiés venus chez nous l'année dernière", a-t-il dit. L'Allemagne a enregistré 1,1 million de demandeurs d'asile en 2015.
14 des 19 suspects identifiés sont originaires du Maroc et d'Algérie, a-t-il ajouté.
Au total, près d'un millier d'hommes se sont rassemblés la nuit de la Saint-Sylvestre devant la gare de Cologne, a expliqué M. Jäger. Des heurts y ont éclaté et des agressions sexuelles y ont été commises avant l'évacuation de la place, ce qui n'a pas empêché de nouvelles violences.
Le ministre s'est inquiété du "danger" de "stigmatiser" les étrangers à la lumière de ces événements: "C'est ce que font les charognards de l'extrême droite".
Une inquiétude d'autant plus forte que des agressions racistes ont visé des Pakistanais, des Africains et des Syriens dans la nuit de dimanche à lundi. Ces "ratonnades" semblent avoir été organisées sur les réseaux sociaux, selon la police de Cologne. La presse locale parle d'une expédition punitive.
"Je vois ces développements, ce qui se passe avec la haine d'extrême droite, avec grande inquiétude", a commenté M. Jäger.
Il a jugé "inacceptables" les manquements de la police, mais a démenti toute volonté de "dissimuler" les faits, évoquant des erreurs de communication et promettant "plus de présence policière, plus de vidéosurveillance".