"Ce qui est dangereux, c'est que ces messages se répandent incroyablement rapidement et qu'il est très difficile de les retirer", s'est émue la ministre régionale de la Justice de Hesse (ouest), Eva Kühne-Hörmann.
"Ces fausses informations peuvent tellement se répandre qu'elles ne font même plus l'objet d'un démenti", a-t-elle ajouté sur la chaîne de télévision n-tv, tandis que plusieurs fleurons de la presse dénonçaient les fausses informations colportées par le site américain.
Breitbart, proche de l'extrême-droite et qui a activement soutenu Donald Trump durant la campagne présidentielle américaine, a diffusé mardi un article contenant des informations fausses ou exagérées sur des échauffourées lors des célébrations du Nouvel An à Dortmund (ouest).
La police locale a été contrainte par la suite de publier un communiqué relatant les faits exacts qui s'y sont déroulés, alors que sur les réseaux sociaux se déchaînaient les commentaires injurieux et les appels au meurtre contre les musulmans.
"La nuit de la Saint-Sylvestre à Dortmund a connu un déroulement plutôt dans la moyenne voire calme", selon le communiqué de la police, qui évoque "un rassemblement de 1.000 personnes" sur le parvis d'une église du centre et "une utilisation inappropriée de feux d'artifices du Nouvel An".
Or le site Breitbart affirme en titre: "une foule de 1.000 hommes attaque la police, met le feu à l'église la plus ancienne d'Allemagne la nuit de la Saint-Sylvestre".
Le site détourne en les exagérant des informations fournies cette nuit-là par le quotidien régional Ruhr Nachrichten et invente certains faits.
Selon le site du journal allemand, les pompiers ont fait état d'un départ de feu sans gravité et rapidement maîtrisé dans un filet de protection devant l'église.
Ruhr Nachrichten assure également que quelques "Allah Akbar" ont été scandés par un groupe de Syriens célébrant le cessez-le-feu dans leur pays en guerre, quand Breitbart assure qu'ils agitaient notamment des drapeaux d'Al-Qaïda.
Selon la presse allemande, Breitbart entend s'implanter en Allemagne et en France où se tiennent cette année des échéances électorales cruciales.