Les 736 députés du Bundestag issu du scrutin du 26 septembre doivent l'élire à bulletin secret à partir de 9 heures (08h00 GMT).
Son élection comme neuvième chancelier de l'Allemagne d'après-guerre ne fait aucun doute: son Parti social-démocrate (SPD), arrivé en tête aux législatives, dispose d'une confortable majorité (206 sièges), avec ses deux nouveaux partenaires de coalition, les Verts (118 sièges) et les libéraux du FDP (92). Il lui faut 369 voix pour être élu.
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Le résultat de ce vote, attendu dans la matinée, marquera alors le retrait d'Angela Merkel à l'issue de quatre mandats qui, à neuf jours près, ne lui auront pas permis de battre le record de longévité détenu par Helmut Kohl (1982-1998).
Hommages en pagailleLa dirigeante, qui a reçu des hommages en pagaille ces dernières semaines, quittera définitivement la chancellerie après une cérémonie de passation des pouvoirs avec Olaf Scholz, son adversaire politique mais aussi, jeu des alliances oblige, son ministre des Finances et vice-chancelier ces 4 dernières années.
Angela Merkel, au faîte de sa popularité il y a peu encore, met un terme à 31 ans de carrière politique dont 16 à diriger la première économie européenne.
Féministe convaincu, Olaf Scholz prendra à sa suite les rênes d'un gouvernement composé pour la première fois d'autant d'hommes que de femmes.
Trois d'entre elles seront à la tête de ministères clés: les Affaires étrangères pour l'écologiste Annalena Baerbock, la Défense et l'Intérieur pour les deux sociales-démocrates Christine Lambrecht et Nancy Faeser.
Inédite, le gouvernement le sera aussi dans sa composition politique. Il réunira en effet pour la première fois depuis les années 1950 trois partis: le SPD, les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP).
Malgré des programmes électoraux parfois aux antipodes, ces trois formations sont parvenues rapidement à s'accorder sur un programme qui fait la part belle à la protection du climat, la rigueur budgétaire et l'Europe.
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Christian Lindner, le dirigeant des libéraux et parangon de l'austérité budgétaire, doit d'ailleurs prendre la tête du puissant ministère des Finances.
Crise sanitaireA peine installés dans leurs nouvelles fonctions, les ministres vont affronter une crise sanitaire d'une ampleur inégalée depuis l'apparition du Covid-19. La flambée épidémique a déjà poussé Berlin à un tour de vis drastique pour les non-vaccinés, bannis des restaurants, lieux culturels et même, dans certaines régions comme Berlin, des magasins.
La stratégie du nouvel exécutif repose désormais sur une vaccination obligatoire souhaitée par Olaf Scholz et qui pourrait être adoptée en février ou mars alors que les hôpitaux sont sous tension, notamment en Saxe et en Bavière où la pandémie fait des ravages.
L'ancien maire de Hambourg a d'ailleurs décidé de confier le portefeuille de la Santé à Karl Lauterbach, un médecin de formation et chantre de mesures restrictives.
Le nouvel attelage risque toutefois de se heurter à la colère dans l'ex-RDA, région où l'extrême droite a ses fiefs et où une partie de la population se repaît de théories complotistes en rejettant la vaccination.
Des échauffourées ont régulièrement lieu lors de rassemblements des opposants aux mesures restrictives.
Le nouveau gouvernement est également très attendu à l'international en pleins remous géopolitiques avec la Russie et la Chine.
Olaf Scholz n'a pas commenté l'annonce par les Etats-Unis d'un "boycott diplomatique" des Jeux olympiques d'hiver de Pékin alors que la nouvelle cheffe de la diplomatie n'a pas exclu d'emboîter le pas de Washington.
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Annalena Baerbock a également promis d'adopter un ton plus ferme que le gouvernement précédent à l'égard de Moscou au moment où la Russie masse des troupes et des moyens militaires importants aux frontières de l'Ukraine, faisant redouter une agression.
Comme le veut la tradition, Olaf Scholz réservera sa première visite au président français Emmanuel Macron qui devrait le recevoir vendredi prochain.
La nouvelle cheffe de la diplomatie, attendue dès ce jeudi à Paris, participera quant à elle à Liverpool ce week-end à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7.